Baisse vertigineuse du dinar tunisien: les mesures d’urgence à entreprendre pour arrêter l'hémorragie
La Tunisie est-elle dans une situation irréformable? En effet, la valeur du dinar n’a cessé de chuter face aux devises étrangères, provoquant une situation de déséquilibre auprès de plusieurs opérateurs économiques, atteignant la barre de 3 dinars pour un euro, perdant 20,38 % par rapport à l’euro et 5,44% par rapport au dollar, entre le 4 janvier 2017 et le 4 janvier 2018, selon les derniers indicateurs monétaires publiés par la Banque centrale de Tunisie.
Selon l’ITES, La dépréciation du dinar est due finalement à un certain nombre de causes telles que les difficultés de mobilisation de ressources financières externes, la baisse d’investissement vu l’instabilité sociopolitique. Du coup, le recours à l’endettement extérieur devient urgent pour sauver la situation économique et financière du pays.
Le premier élément à prendre en considération, c'est la santé des comptes publics, L'assainissement du système bancaire et des banques tunisiennes.
A cet effet, le FMI conseille fortement une continuité dans la dépréciation du dinar tunisien car, un ajustement à la baisse du dinar rendra celui-ci plus compétitif, attirera les investisseurs et aidera non seulement à promouvoir le tourisme mais aussi impulsera les exportations tunisiennes.
Face à cette situation de crise, Il faut réduire les dépenses publiques et le budget de fonctionnement, cesser les subventions, augmenter certains impôts et surtout améliorer leur recouvrement.
Cesser les subventions revient à cesser les subventions en carburant ou en électricité. Par exemple, si au lieu de subventionner le carburant à des niveaux importants, l'Etat devait mettre moins d'argent dans la caisse de compensation.
Des experts financiers proposent de réduire le train de vie de l'Etat ainsi que le budget de fonctionnement en revoyant le modèle économique actuel qui a atteint ses limites surtout pour le régime offshore dont la contribution à la valeur ajoutée et aussi à l’enrichissement des avoirs de devises est réduite.
Mais également d’accorder une attention particulière à la problématique du marché parallèle pour le ramener dans le circuit officiel; valoriser le marché local et ainsi «Consommer tunisien» afin d’éviter les produits du marché noir et ceux qui proviennent de l’étranger notamment la Chine et la Turquie.
Réduire considérablement les importations et les franchises non nécessaires
Il existe néanmoins d’autres solutions faisables et envisageables pour renforcer la politique de la Banque Centrale afin de revaloriser le dinar tunisien, qui n’est autre que respecter la loi. Payer les impôts et autres redevances, mais également chaque institution de chaque secteur qui se respecte doit dénoncer la corruption.
C’est en ce sens que le pays doit appliquer et faire respecter la loi anti blanchiment de 2015 qui englobe tous les délits fiscaux, privant le trésor public de recettes très importantes" et ce, en procédant au changement des billets de banque.
Cette pratique a été fortement soutenue par de nombreux financiers tunisiens et experts internationaux en finances tel que Achraf Ayadi qui considère «qu’il s’agit d’une décision stratégique pertinente qui peut aider à lutter contre « la corruption » et « l’évasion fiscale ».
Mieux encore, la Banque Centrale ne doit pas se limiter au changement des billets de banque uniquement mais traiter le problème de fond à savoir travailler sur le changement de la configuration graphique et monétaire de la monnaie, ce fut le cas pour les billets de 50 dinars (type 2008), de 30 dinars (type 1997) et de 20 dinars (type 1992).
Cette pratique courante à déjà fait ses preuves à l’instar de plusieurs pays moderne récemment tel que la Suisse au mois d’Avril 2016.
La situation s'est tellement détériorée qu'il faut prendre des mesures draconiennes. Soit le gouvernement se confine dans une situation d'attentisme et c'est reculer pour mieux sauter (dans le vide) soit il applique une politique d'austérité budgétaire et monétaire en limitant le mal afin de repartir sur des bases saines.
Dans tous les cas de figure, le gouvernement aura besoin d’appui de l’étranger mais aussi de celui de ces citoyens, encourager l'initiatives privée et investir dans la formation professionnelle. Mais également comprimer la masse salariale en « dégraissant les mamouths que sont les entreprises publiques.
Les finances publiques s'en porteraient bien mieux.
Sofiane Zribi