Il a été un footballeur exceptionnel qui a marqué tous les esprits de 1957 à 1970 ; devenu entraîneur dès 1970 chez les jeunes de l’Etoile, il n’a pas tardé à convaincre ses dirigeants de son aptitude à prendre en main l’équipe sénior. Le résultat est fort éloquent : le titre de champion bonifié par la coupe maghrébine des clubs champions. La voie est alors balisée pour une carrière exceptionnelle. Deux ans plus tard, il est appelé à la rescousse pour suppléer André Nagy à la tête de la sélection. A moins de 36 ans, il se retrouve investi d’une mission exaltante en compagnie de son compère de La Marsa, Taoufik Ben Othman, son aîné de quatre mois. Les débuts sont assez pénibles avec les déboires aux éliminatoires des JO 76 et de la CAN 76. Les Jeux méditerranéens d’Alger puis la Coupe de Palestine, organisée en Tunisie, ne lui offrent pas plus que la demi-finale, mais une équipe est née. Les éliminatoires de la Coupe du monde sont entamées par une équipe aguerrie et un staff technique averti. La qualification à la Coupe du monde offre aux Tunisiens un moment euphorique rappelant le triomphe de Gammoudi aux JO de Mexico en 1968. Le 11 décembre 1977, le onze national s’offre une démonstration de virtuosité et de talent face à l’Egypte. La victoire devant le Mexique est saluée par tout le continent africain et la nation arabe. Elle appuiera la revendication de la CAF pour l’obtention d’une deuxième place en 1982 malgré une amère élimination après le nul concédé face au champion en titre, la RFA. Mais Chétali ne poursuivra pas sa mission, laissant les promesses de cette merveilleuse génération s’évaporer. Sa carrière se résumera en quelques expériences sans lendemain dans le Golfe comme à l’Etoile ou à la FTF. Si sa passion pour le football est demeurée intacte, son enthousiasme pour le terrain s’est déterioré, sauf quand il doit s’offrir des moments exquis balle au pied au-delà de l’âge de soixante-dix ans. Histoire de se prouver qu’il est né pour vivre du football et pour le football. Devenu consultant dans quelques chaînes saoudiennes et qataries, il s’est hissé au statut de référent jusqu’au jour où la lassitude a eu raison de son engagement.