La lutte contre la pollution plastique démarre
A l’occasion de la journée nationale et internationale de l’environnement, le ministre des affaires locales et de l’environnement Riadh Mouakhar a tenu une conférence de presse, jeudi 7 juin, à Tunis, en présence de chokri ben Hassan, secrétaire d’Etat à l’environnement et Fayçal Bredai président de la chambre syndicale nationale des transformateurs de plastique relevant de l’UTICA.
Le ministre a tenu, d'emblée, à rappeler que le thème de cette journée « combattre la pollution plastique » a été choisi par les Nations Unies en raison de l'impact du plastique sur l’environnement et sur la santé humaine. Il a ajouté que la Tunisie s’engageait de manière progressive sur la voie de l’interdiction des sacs plastiques à usage unique et non biodégradable à travers des actions volontaires, règlementaires et fiscales permettant aux producteurs et distributeurs de s’orienter vers des produits alternatifs moins nocifs à l’environnement et à la santé humaine.
En effet, le Ministère a mis en place une feuille de route qui prend en considération les différentes dimensions aussi bien environnementales qu’économiques et sociales en concertation avec les différentes parties prenantes dans le cadre d’un comité de pilotage impliquant la chambre nationale des producteurs du plastique et les différents ministères concernés.
Cette feuille de route comprend des actions volontaires, une étude participative et un projet de décret fixant les types de sacs en plastique dont la production, l’importation, la commercialisation, la distribution et la détention pour les fins commerciales sur le marché intérieur sera interdite.
Dans le but d’assurer les meilleures conditions pour l’interdiction générale de l’utilisation des sacs en plastique à usage unique et réduire leur impact négatif, il a été convenu avec la profession d’élaborer une étude de diagnostic du secteur de production des sacs à bretelles et proposition de mesures d’accompagnement au profit des industriels. Ces mesures concernent la mise à niveau des produits et ces chaines de production, compte tenu des orientations du projet de décret et des mutations du marché international ; 20 pays africains se sont engagés déjà dans le processus d’interdiction des sacs en plastique à usage unique.
Le projet de décret, ayant obtenu des avis positifs de la part du conseil de la concurrence et du tribunal administratif, vient d’être transmis à la présidence du gouvernement en vue de finaliser les procédures de sa promulgation. Ce projet de décret vise l’interdiction des types des sacs plastique suivants : les sacs à usage unique (ayant une épaisseur inférieure à 40 microns et / ou une contenance inférieure à 30 litres), les sacs en plastique oxo dégradable, les sacs en plastique ayant une concentration élevée en métaux lourds et les sacs non étiquetés.
Ce projet de décret prévoit également un moratoire permettant aux industriels et aux distributeurs de migrer vers la fabrication et la distribution des sacs non prohibés.
Cette démarche sera accompagnée par un programme de sensibilisation des citoyens pour s’engager dans ce processus de protection de l’environnement et de préservation de la santé humaine. Le contrôle sera renforcé pour anéantir le secteur parallèle de fabrication et de distribution.