La violence dans les stades : où allons-nous ?
Déjà passablement écornée, l’image du football tunisien a essuyé un sérieux coup lors dernier week end, après les incidents qui ont émaillé la rencontre entre les clubs de Ben Guerdane et de Gafsa. Rien ne nous aura été épargné, ni les jets de projectiles, ni l'invasion du terrain, ni même les scènes de pugilat entre les dirigeants des deux équipes, sous les yeux de deux députés qui ont préféré jouer les boutefeux au lieu de calmer les esprits. Plus grave, encore, l'un des députés a jugé légitimes les manifestations des supporters de Gafsa et les appels à l'arrêt de la production de phosphate.
Mais le pire est à venir. Les incidents ont très vite débordé le cadre sportif. La politisation des incidents, les veilles rancoeurs, notamment les rivalités régionalistes qui refont surface. A Gafsa, on manifeste, on brandit, comme on en a pris l'habitude depuis la révolution, l'arme du phosphate, alors qu'à Ben Guerdane, on crie vengeance après l'agression dont a fait objet l'un de ses dirigeants. Avec des esprits aussi surchauffés, il faut s'attendre à tout. Sans doute devra-t-il, pour mettre fin à cette escalade suicidaire, recourir aux méthodes drastiques : la suspension sine die du championnat. Avec tous les problèmes auxquels elle est confrontée, la Tunisie ne peut pas se payer, au surplus, une guerre civile.
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