Opinions - 19.05.2018
Mongi Marzoug, face à la crise de gouvernance et aux retards dans les Tics : En toute franchise
Ancien ministre des Tics (puis de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables), Mongi Marzoug est toujours resté attentif à l’avancée numérique de la Tunisie et à l’accélération des projets du secteur. La crise de gouvernance entre le Ministère des Technologies et de l’Economie numérique et les établissements sous sa tutelle, le grand retard accusé par de nombreux projets comme le code numérique ou la sécurité cybernétique, ou encore l’absence d’une approche participative, ouverte, le font réagir. Toujours sur le même ton pondéré, et animé du même sens de l’intérêt national, comme il le fait à travers ce statut posté sur sa page Facebook.
La communauté du numérique en Tunisie est très riche par ses compétences très reconnues aux niveaux national et international, très ouverte et coopérative dans son approche, et très innovante et entreprenante dans ses activités.
De nombreux efforts ont été déployés pour fédérer cette communauté et donner au numérique sa place centrale et transverse dans le développement économique et social du pays. Cependant, sa gouvernance qui devrait être à l’image du numérique ouverte, participative et transparente connait depuis un certain temps une crise sérieuse et un renfermement inquiétant l’éloignant de l’approche multipartite et inclusive, voire parfois une exploitation pour des intérêts étroits.
Cette crise de gouvernance s’est manifestée à plusieurs reprises dans ses relations avec les établissements sous sa tutelle, dont, parmi les plus importants, Tunisie Télécom, la Poste, l’Instance Nationale des Télécommunications, et dernièrement le Centre National de l’Informatique.
Ceci s’est également accompagné par des retards importants sur des dossiers majeurs pour le développement du numérique, tels que le code du numérique, le cadre réglementaire et institutionnel de l’économie des données, le dossier de cyber sécurité, l’identifiant numérique, le réseau administratif intégré, la numérisation de l’administration, la restructuration du cadre institutionnel pour l’adapter aux évolutions structurantes du numérique, l’intégration des récentes évolutions numériques majeures dans le cadre réglementaire, la stratégie et le plan de développement du secteur.
Pour faire adhérer toutes les parties prenantes, bénéficier de la forte expertise et l’expérience de la communauté du numérique, garantir la stabilité, l’efficacité et la continuité de ces réformes, elles doivent être conduites dans une approche participative, ouverte et transparente. »
Mongi Marzoug
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