Leaders Arabiya N° 28 : Le fait religieux en Tunisie, Olfa Youssef, la part de la culture dans le legs bourguibien...
Le N° 28 de Leaders el arabiya vient de paraître avec un contenu riche et diversifié d'où se détache une analyse d'un rapport monumental relatif « au fait religieux en Tunisie ». Effectué entre 2011 et 2015, il constitue la quintessence d'une enquête réalisée par un groupe d'universitaires pluridisciplinaire (sociologie, anthropologie, histoire, droit, sciences politiques) pour le compte d'un Centre de recherches basé à Amman, (Mou'minoun bila Houdoud Croyants sans frontières), sous la direction du professeur de sociologie, Mounir Saadani. Il s’agit d’une étude de 1418 pages réparties sur quatre tomes qui allie la rigueur de l'approche à la limpidité de l'écriture. Exposé à la foire du livre de Tunis, l'ouvrage a connu un vif succès malgré son prix élevé (100 dinars).
Dans une interview à Leaders, le professeur Saadani passe en revue les résultats cette enquête menée sur le terrain qui éclaire d'un jour nouveau le rapport de l'Etat tunisien au fait religieux et aux partis religieux, ainsi que les principaux enseignements qu'on peut en tirer. Il ajoute que ce travail peut constituer une plateforme idéale pour engager un dialogue apaisé sur le fait religieux.
Le Pr Habib Dridi consacre cinq pages à Olfa Youssef, qui est apparue dès ses premiers écrits sous les traits d'un intellectuelle tourmentée, révoltée, clivante n'hésitant pas à sortir des sentiers battus, à aborder des thèmes inhabituels dans notre culture et nos traditions. Ce qui en fait une écrivaine atypique, audacieuse et parfois même choquante. A travers ses derniers livres, l'auteur de l'article croit déceler une intellectuelle audacieuse, novatrice dans son approche de la condition féminine et les prémices d'une nouvelle lecture du texte coranique.
Pour sa part, l'ancien ministre de la Culture de Bourguiba, Chedli Klibi, revient sur l'importance accordée à ce secteur sous Bourguiba, dans la mesure où il constituait l'un des principaux piliers du renouveau social qui a démarré avec l'indépendance. Dans le même article, il analyse les fondements de la politique culturelle au cours de la phase d'édification de l'Etat, tout en rappelant les différentes facettes du legs bourguibien.
Quant à Amel Moussa, elle fait part de ses observations critiques concernant la politique de Bourguiba. Si elle comprend que le projet bourguibien soit matière à polémique, elle déplore la tournure prise par ce débat qui relève parfois du pur dénigrement.