Pourquoi Hichem Jaït a refusé de parler du devenir de la révolution tunisienne (Album Photos)
A l’initiative de l’Institut du Monde Arabe basé à Paris, la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis a honoré ce jeudi un de ses anciens professeurs, le penseur et historien Hichem Jaït, notamment en donnant son nom à l’un de ses amphithéâtres en signe de reconnaîssance pour l'enseignement qu'il y a dispensé. Le professeur Djaït s’est félicité de cette initiative d’autant plus qu’elle constitue «un précédent historique en Tunisie et qu’elle émane de deux institutions différentes l’IMA et une université tunisienne». Elle le renvoie à une symbolique qui remonte à une dualité qui l’a accompagnée toute sa vie et qui a déteint positivement sur sa personnalité. La France qui lui a ouvert ses bras et dont il a puisé à sa science, où il a enseigné alors que l’université de Tunis lui rappelle ses racines, ses débuts et son appartenance à son pays et au monde arabo-islamique.
La cérémonie a été marquée par la présence de nombre de ses anciens étudiants et d’universitaires et d’académiciens tunisiens et étrangers, notamment des Marocains et du président de l’IMA Moojeb El Zehrani ainsi que par des interventions de professeurs portant sur le œuvres du professeur Jaït.
Lors de son intervention, ce dernier a violemment dénoncé le retour en force de la religion qui n'est pas selon lui pertinent, parce qu’il ne constitue pas «la quintessence d’une reflexion saine». «On a utilisé la religion comme couverture à des mobiles politiques et militaires et en réaction à à un monde marqué par des pays puissants qui dominent des pays faibles», a-t-il indiqué. D'autre part, il a refusé d’évoquer le devenir de la révolution tunisienne, expliquant qu'il est absorbé actuellement par la problématique du retard intellectuel et technologique du monde arabe.