La Tunisie classe «l’épopée Tabarquine» au Patrimoine immatériel de l’Humanité

Le dossier de candidature du projet de classement au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de « L’héritage culturel immatériel de l’aventure historique des ‘Tabarchini’ »  vient d’être déposé à l’UNESCO par la Tunisie soutenue par l’Italie et l’Espagne. Ce projet s’inscrit en effet dans le grand ensemble méditerranéen auquel notre pays a toujours revendiqué on appartenance. La communauté d’origine génoise dont sont issus les « Tabarchini » qui a vécu pendant deux siècles de 1544 à 1741, dans l’île de Tabarka, puis à Tunis ou à Bizerte, s’est  progressivement « tunisifiée » et a emprunté au milieu local une part de sa culture intellectuelle et matérielle et certains de ses modes de vie.

Dans son éclatement géographique, elle a su préserver et transmettre cet héritage culturel de génération en génération, avec une passion et un enthousiasme exceptionnels. Aujourd’hui encore, l’attachement des « Tabarchini » à notre cité de Tabarka se manifeste par une langue toujours vivante, le « tabarchino », l’art culinaire dont la préparation du couscous, la création littéraire et artistique héritée d’une histoire commune et bien d’autres éléments encore.

Le classement au patrimoine immatériel, en resserrant les liens qui se sont multipliés entre la communauté tabarquine d’outre-mer et les « Tabarki », renforcera les échanges sur le plan culturel, touristique, économique et social. Ainsi nombre de projets, dont certains sont déjà en cours, pourront être réalisés en commun.

La communauté tabarquine représente un carrefour entre la Méditerranée latine et la Méditerranée arabe -une mer qui unit et non qui sépare-, et un bel exemple de coexistence fructueuse qui a su, depuis le 16e siècle, traverser le temps et ses aléa.

Une délégation tunisienne comprenant M Abdelhamid Larguèche, directeur général du Patrimoine, madame Wafa ben Slimane chercheure à l’INP et Mme Monique Longerstay, chargée de la coordination entre les parties concernées, s’est déplacée au siège de l’UNESCO à Paris pour déposer le dossier.