Quand la municipalité de Hammam Sousse discrimine les morts selon leur origine
A Hammam Sousse les Tunisiens ne sont pas égaux devant la mort. Selon qu’on est natif de cette ville ou d’une autre, la taxe d’enterrement va de 25 dinars à 250 dinars. Il est vrai comme l'a dit la déléguée de la ville que le cimetière de la ville et encombré, mais c'est le cas de toutes les villes du pays. En marketing, on désigne cette pratique courante pour les produits ou des prestations de services sous le nom de prix discriminatoire qui est théoriquement illégal. Certes, la loi dispose que le tarif minimal est de 15 dinars mais ne spécifie pas un tarif maximal. Mais, à sa décharge, on peut trouver des circonstances atténuantes au législateur. Qui aurait prévu qu'un jour, on aurait l'idée de discriminer les morts de cette manière.
Mauvaise solution à un vrai problème, cette affaire a le mérite de poser le problème de l’encombrement des cimetières. Il est rare qu’on prévoie dans un plan d’aménagement, l’agrandissement, ou même la création d'un cimetière dans les nouvelles cités. De toute évidence, la cartographie des cimetières tunisiens est à revoir. Mais pas seulement. Alors que dans certains pays, les cimetières sont des monuments classés et soigneusement entretenus, Il est inconcevable que les nôtres soient devenus de véritables dépotoirs, de lieux de débauche, des zones de non droit ou on peut profaner les tombes, racketter le familles des morts en exigeant des tarifs prohibitifs (en moyenne 280 dinars) pour la construction des tombes.
Il este à espérer que la décision des édiles de Hammam Sousse ne devienne un cas de jurisprudence, qu'elle inspire les autres municipalités. A deux mois des élections municipales, on tremble déjà à l'idée que les nouveaux élus ne fassent mauvais usage du pouvoir local que leur reconnaît le nouveau code électoral en prenant des initiatives dans la veine de celle prise par la municipalité de Hammam Sousse.