News - 06.02.2018
Youssef Essedik, fortement ciblé: Halte aux accusations d’hérésie à l’encontre des penseurs
A la suite de la nouvelle campagne lancée pendant les derniers jours sur les réseaux sociaux à l’encontre du penseur et philosophe, le professeur Youssef Essedik, accusé tantôt explicitement et tantôt implicitement d’hérésie à la lumière des opinions qu’il a exprimées sur le plateau de l’une des chaînes satellitaires tunisiennes, à propos de divers sujets relatifs au rapport entre la société, la politique d’une part et la religion d’autre part, Il est important pour l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires ( ATDVU):
- de condamner vivement le recours aux accusations d’hérésie, utilisées de la part de surenchérisseurs ignorants, appartenant à la mouvance dite de l’islam politique, comme un cheval de Troie pour contrer leurs contradicteurs et se poser comme de grands exégètes dénigrant tous les adversaires politiques capables d’entraver leur projet sociétal et politique obscurantiste,
- de considérer les accusations d’hérésie portées à l’encontre des penseurs non seulement comme une violation flagrante de la liberté académique, de la liberté de pensée et de la liberté d’expression, garanties par la Constitution mais aussi comme une forme de violence dirigée contre ces penseurs en ce sens qu’elles constituent une incitation directe ou indirecte à leur porter préjudice, voire à leur assassinat, comme ce fut le cas pour le martyr Chokri Belaïd,
- d’appeler le ministère public à accomplir sa tâche consistant à porter plainte contre les auteurs de ces infractions en vertu de l’article 6 de la Constitution et d’assurer un suivi sérieux de ces affaires afin d’éviter la survenue de catastrophes dont personne ne peut mesurer l’impact sur la fragile stabilité du pays au moment où il se prépare à l’échéance des élections locales.
Habib Mellakh
Président de l’ATDVU