News - 31.05.2010

Plaidoyer pour un INA tunisien

La cinquième chaîne de télévision française nous a gratifiés ces derniers jours d'une série d'émissions sur les grands acteurs français, aujourd'hui disparus, comme Jean Gabin, Bourvil ou Fernandel. Des émissions qu'on ne se lasse de regarder. La recette est simple: Des portraits bien enlevés appuyés par des documents de très bonne qualité, parce que bien conservés: extraits de films et d''interviews très bien choisis, témoignages de leurs amis ou confrères et un commentaire bien écrit et bien lu. 

Par contraste, les émissions similaires diffusées par nos chaînes apparaissent ennuyeuses, indigentes faute de documents télévisuels ou même sonores et des textes plutôt plats avec une exception, toutefois, la série d'émissions réalisées par une société de production privée et diffusée sur TV 7, il  y a quelques mois où l'insuffisance des documents était compensée par de très bons commentaires. Pourtant la création de la télévision tunisienne remonte à 1966 et celle de la radio en 1938, ceci sans oublier les actualités tunisiennes qui étaient projetées dans les salles jusqu'au milieu des années 60. Une production radiophonique et télévisuelle suffisante pour réaliser de très bonnes émissions. Officiellement, c'est l'ancienne ERTT qui est chargée de l'archivage.

Elle s'en était acquittée dans la mesure de ses moyens qui n'étaient pas, il faut bien le reconnaître, insuffisants pour mener à bien une tâche. Car cette opération doit répondre à certains critères notamment des locaux adéquats et un personnel qualifié. Ce qui n'était pas le cas. Résultat: des films égarés, mal conservés ou même détruits, faute de place. C'est ce qui est arrivé aux émissions de Mohamed Jammoussi dont on a perdu toute trace. Idem pour les compétitions auxquelles a participé Mohamed Gammoudi  y compris l'épreuve du 5000 mètres de Mexico qui nous a valu  notre seule médaille d'or en athlétisme aux Jeux Olympiques. La solution serait, sans doute, de créer, à l'instar de l'INA français, une institution d'archivage de toute notre production radiophonique et télévisuelle et de la doter des moyens appropriés. C'est à ce prix que l'on pourra conserver ce patrimoine en péril.