La CPG confrontée à nouveau aux sit in
« Le stock de phosphate brut destiné aux unités de production de Groupe Chimique Tunisien a atteint son niveau le plus bas et ne peut suffire que pour une demi journée ». C’est le cri de détresse que vient de lancer le directeur régional des unités de Gabès. La raison : un sit in de recalés à un concours de recrutement à la Compagnie de Phosphates de Gafsa qui dure depuis deux semaines sur les principaux sites du bassin minier. Depuis 2011, c’est le même scénario qui se répète après l’annonce des résultats d’un concours. On a cru à un moment donné que la raison avait fini par l’emporter d’autant plus que l‘année 2017 a été marquée par une reprise de la production. C’était aller vite en besogne.
Du coup, c’est le spectre d’une faillite de la compagnie qui entraînera ipso facto, celle du Groupe Chimique Tunisien qui refait surface. Il faut rappeler quelques données pour bien saisir la catastrophe qui nous attend si rien n'est fait pour mettre le holà à ces agissements irresponsables. La CPG, c’est une entreprise citoyenne qui irradie sur toute la région de Gafsa et même au delà, subventionnant les activités culturelles, sociales et sportives. C’est des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects. Le GCT, c’est des milliers d’emplois dans les gouvernorats de Sfax et de Gabès, des recettes à l’export de l’ordre de 2 à 3 milliards de dinars par an, c’est un symbole de la réussite industrielle tunisienne, du dynamisme du secteur public tunisien, c'est un savoir-faire 100% tunisien exporté jusqu'en Chine et en Inde.C'est dire que rien justifie l'indifférence du gouvernement alors qu'il dispose d'un décret qui l'autorise à faire intervenir l'armée pour sécuriser les sites statégiques, ni celle de l'Ugtt dont les adhérents seraient les premiers à pâtir si les sit in perdurent.