News - 17.12.2017

Les corps de contrôle sanitaire en Tunisie sont dépassés

«Nous avons tiré la sonnette d’alarme depuis 2012, après notre congrès national. Les alertes et les consommateurs affluaient de toutes les régions.

Pensez-vous que le contrôle soit défaillant ?

Les organismes de contrôle sont totalement dépassés. Ils souffrent tous d’un manque d’effectifs et de moyens. Pas moins de 582 000 détaillants, 75 000 grossistes et 24 000 cafés face à 500 contrôleurs dans le meilleur des cas. A l’exception des campagnes nationales où les équipes mixtes font un travail coordonné et efficace.

Le consommateur n’a-t-il pas un rôle à jouer ?

Le Tunisien est désemparé, angoissé. C’est à lui de choisir, de boycotter ou dénoncer les abus et les dépassements. Mais pour cela, il faut avoir l’information claire et efficace, les moyens d’acheter des produits plus sûrs, et surtout le choix. Or le Tunisien n’accède pas à l’information, car il n’y a ni étiquetage, ni marquage, ni traçabilité pour les produits. En outre, les campagnes de sensibilisation et d’éducation à la consommation sont rares et inefficaces.

Mais n’est-ce pas le rôle de l’ODC et des acteurs de la société civile ?

Nous faisons tout ce qui est possible, mais nous souffrons d’un manque de moyens. L’ODC n’est pas le maillon faible, mais un maillon affaibli. Mais nous continuons à travailler, en préservant notre indépendance, et à essayer de protéger le consommateur avec l’énergie du désespoir. Il faut un vrai plan de sauvetage, car une nation de 11 millions d’angoissés est une situation critique pour notre pays. Pour que le Tunisien retrouve confiance, il faudra réhabiliter le rôle de sensibilisation et d’éducation qui incombe à la société civile, et réunir tous les acteurs et les médias autour d’une stratégie nationale pour sortir de cette crise de confiance..