Leaders 79 Décembre 2017: l'hommage à deux illustres tunisiens, Ben Abdallah et et Alaïa
Dans son numéro de décembre, Leaders reproduit en couverture, une miniature de Jellal Ben Aballah , miniaturiste, figure emblématique de Sidi Bou Saïd et l’un des fondateurs de l’Ecole de Tunis, associant dans le même hommage, l'immense styliste Azzedine Alaya, habilleur des stars, deux voisins disparus à quelques jours d’intervalle.
Le grand journaliste français, Jean Daniel qui a bien connu les deux hommes en parle avec beaucoup d'émotion : « J’ai écrit qu’avec la Tunisie, mais aussi avec ce petit village de Sidi Bou Saïd dont vous étiez, Jellal et Azzeddine,tous les amoureux, j’avais noué des liens qui ressemblaient à des racines. Eh bien, me voilà déraciné ».
Coïncidence : un autre voisin et Tunisien illustre les a rejoints, quelques jours après, Ismaïl Khelil, grand commis de l'Etat, diplomate hors pair. Deux de ses anciens collègues, Mohamed Ghannouchi, ancien premier ministre et Tahar Sioud, ancien ministre ont choisi Leaders pour lui rendre un hommage appuyé et nous livrer leurs témoignages émouvants sur l'homme, l'ami, le collègue.
Dans le même numéro,Leaders revient sur un drame d'un autre âge, la traite des êtres humains en Libye qui prend en otage des centaines de milliers de ressortissants de pays sub-sahariens rêvant d’émigrer en Europe. Dépouillés de leurs pécules, ils sont soit acheminés vers les marchés aux esclaves, soit asservis dans les fermes, soit - pour les plus riches - embarqués sur des felouques de la mort vers un destin beaucoup plus sanctionné par la noyade que réussi par l’arrivée sur l’autre rive. Pour se donner bonne conscience, des pays occidentaux ont aménagé des « centres d’accueil » où des dizaines de milliers d’émigrants sont parqués en attendant leur rapatriement chez eux».
Les émigrants venus du Sahara ne sont pas les seules victimes en danger : «Les Libyens eux-mêmes subissent de plein fouet l’érosion de leur pouvoir d’achat et pour de larges franges, le manque de produits alimentaires. En plus de la dégradation de la situation sanitaire et la propagation des endémies. L’aide humanitaire et sanitaire s’impose désormais en grande urgence. Quelle contradiction : un pays pétrolier qui produit pas moins de 1.6 million de barils par jour et qui était jadis l’un des grands donateurs de l’aide publique à des dizaines de pays d’Afrique et d’autres continents se trouve aujourd’hui dans l’obligation de nécessiter l’aide alimentaire de l’ONU».
Sommaire
Opinion
• La décentralisation : un tournant historique risqué
Par Riadh Zghal
En couverture
Esclavagisme, famine et endémies en Libye : Un drame humanitaire à nos portes
• Jean Daniel : La valse des adieux — Jellal Ben Abdallah et Azzeddine Alaïa
Nation
• Lettre d’amour à la Tunisie : Comment peut-on être Tunisien et Canadien à la fois
• Associations : Cette planète opaque
• Manquements, dérapages et lenteur des procédures
• Dossier : Manger… la peur au ventre : Sommes-nous en danger alimentaire ?
• Elyès Jouini : Eloges et messages au Quartet
Chronique
• Le poison de la corruption
Par Habib Touhami
Société
• Quand Mohamed Yacoub faisait parler les mosaïques de Tunisie
• Ismaïl Shah et la naissance de l’Etat chiite en Iran
Par Mohamed-El Aziz Ben Achour
• Avec la disparition de Si Ismaïl Khelil, mon chagrin est immense
Par Taher Sioud
• Adieu Si Ismail et un grand merci pour les éminents services rendus à notre chère Tunisie
Par Mohammed Ghannouchi
• Aouatef Elloumi El Ghoul : La capitaine d’industrie avisée et le grand cœur
Billet
• La presse tunisienne est-elle prête pour le virage numérique ?
Par Hédi Béhi