Nihel Ben Amar: Ballade au centre ville de Tunis
Il était 19 h, avenue Habib Bourguiba grouillait de monde. Un amas de personnes, vraisemblablement d'un voyage organisé, ont pris d'assaut "i love Tunis" et la statut d'Ibn khaldoun pour des photos.
Un peu plus loin sur la promenade des jeunes chantaient de la musique populaire et autour d'eux le cercle de spectateurs s'épaississait. Plus loin face au théâtre et une longue file pour "farket saboun" , un jeune a planté son chevalet et son œuvre. Je l'avais déjà remarqué jeudi soir car son œuvre est un dessin de nus. La scène était atypique et c'est ce qui a aiguisé ma curiosité. Le jeune avec son dessin était à 10 pas d'une fourgon de police sans qu'il soit inquiété. Face à son nu qui pour lui représentait l'univers, son univers, il cherchait une symbiose ; Il est donc venu la trouver sur l'avenue. Il m'a avoué qu'il s'était pointé là avec l'intention de provoquer son univers pour l'acceptation du nu et m'avait confié que c'était une étape vers le nu intégral.
Ce jeune étudiant en sciences et technologie à la recherche de son univers est l'exemple de plusieurs autres qui sont broyés par la machine car ils ne rentrent pas dans le moule. Il ne brille pas dans ce qu'il étudie.
Cette balade dont je vous fais le récit me permet de dire assurément la tunisie a changé, a changé en bien. Mais il faut veiller à ce qu'elle ne régresse JAMAIS.
Je me suis arrachée à la discussion avec ce jeune fort sympathique pour rejoindre mon spectacle.
Nihel Ben Amar