Youssef Chahed : l'homme de la dernière chance
La rumeur court comme une traînée de poudre nauséabonde au sujet d'un départ imminent de notre chef de gouvernement Mr Youssef Chahed. Mais mal en prendra à tous ceux qui complotent aujourd'hui, car les Tunisiens,à mon avis,ne se laisseront plus faire.
En effet, précipiter le départ du chef du gouvernement afin d'atteindre des objectifs partisans et par ricochet porter préjudice à ce qui reste du prestige de l'Etat et de sa "raison d'être", ce genre de stratagème ne peut aboutir dans un pays où beaucoup de citoyens" montent la garde".
Youssef Chahed a été le meilleur choix pour diriger un nouveau gouvernement après celui de Habib Essid. Il en a fait la preuve dès sa prise de fonctions. Chawki Tabib l'a confirmé dans l'une de ses récentes déclarations : " c'est le premier et le seul chef de gouvernement qui a accepté de signer la stratégie anti corruption".
Aussi, le moindre faux pas, la moindre erreur de jugement ou de décision partisane telle que celle de "limoger le chef du gouvernement"peut-elle faire basculer le pays dans la gabegie.
Rappelons que depuis 2011 nous avons assisté à un défilé pathétique de gouvernements inefficaces et impuissants, pour ne pas dire destructeurs. En particulier celui dirigé par Hamadi jbali ( parti islamiste) responsable de tous les déboires politico-socio- économiques qui ont mené le pays à la dérive.
Les trois années où la "Troïka" (parti islamiste majoritaire et alliés CPR et Takatol) a usé de son pouvoir et en a abusé, ces années ont été les pires de notre histoire. Les Tunisiens pris au piège de leur naïveté ont fait confiance à ce "trio" et se sont retrouvés humiliés et trahis.
Pendant trois longues années ce gouvernement dirigé principalement par Ennahdha, a fait de notre pays un repaire de la mafia et de l'Etat un Etat de "non droit". Il a spolié notre dignité et a essayé de nous dépouiller de notre propre identité. La "Troïka" a cru gagner jusqu'au jour où elle a été chassée par un peuple en colère laissant, derrière elle un pays au bord du gouffre.
Cette coalition malheureuse( 2011-2014) a transformé notre pays déjà malade de ses propres turpitudes, en un théâtre burlesque où on a donné l'occasion aux plus dangereux prédicateurs islamistes étrangers de s'y produire en toute impunité pour contribuer à la destruction de la spécificité et de l'identité tunisiennes. Les mentalités en ont pris un sérieux "nettoyage de cerveau" qui a divisé le peuple et mis à mal notre société et nos institutions. Les différents gouvernements, qui ont suivi, n'ont fait que de la figuration avec comme souci principal celui d'assurer un hypothétique avenir politique à leurs membres.
Aujourd'hui, nous avons enfin un chef de gouvernement, une chance pour nous qui ne se représentera peut être plus, un chef de gouvernement qui, dès son baptême du feu, a donné un coup di pieddans la fourmilière. En s'attaquant aux barons de la mafia, il a fait preuve d'un grand courage et d'une volonté de libérer le pays de toutes sortes de corrupteurs, contrebandiers, politiciens véreux....et ils sont bien nombreux. Sa tâche n'est pas aisée dans la mesure où ses détracteurs veulent des résultats immédiats: une utopie!
Mener une croisade de ce genre ne plaît pas dans un pays où il devient de plus en plus difficile de se comporter en honnête citoyen et où les partis voyous ont une influence néfaste sur le pays et ses hommes. l'atmosphère est pourrie par leurs alliances bâtardes et leurs complicités malsaines.
Pour ma part, et en mon intime conviction, youssef Chahed est un patriote prêt à tous les sacrifices pour que ce pays s'en sorte. Il agit en son âme et conscience comme très peu de politiques de notre pays savent encore le faire, dans un contexte difficile miné par les coups bas, les manipulations et les mesquineries de tous genres. Il fait partie des rares tunisiens qui sont prêts à tout donner pour sauver leur patrie.
Qui veut la peau de Chahed? se demande notre confrère Soufiane Ben Farhat. Est-ce cette nouvelle troïka formée par Hafedh Caied sebsi,Ghanouchi et Slim Riahi?
Que lui reproche -t-on? L'intégrité! Quel est ce complot qui se trame contre lui ? Le faire sortir par la petite porte et lui couper le chemin des élections présidentielles.
Il y a quelques mois, Rached Ghannouchi a lancé un ordre à Chahed, celui de ne pas se porter candidat aux présidentielles de 2019. En effet depuis que Ghannouchi porte des cravates "rouge sang", il déblaie le terrain pour arriver aux élections présidentielles 2019 sans concurrent de taille. Youssef Chahed pourrait être ce concurrent s'il reste à son poste et poursuit sa "guerre" contre la corruption.
Inquiet par la tournure que prennent les choses, notamment un début mais sérieux soutien populaire au chef du gouvernement, Ghannouchi a mis en place une stratégie éliminatoire: éloigner ce jeune de 42 ans du poste le plus tôt possible pour porter un coup à sa notoriété et le faire tomber dans l'oubli. Le président sortant, Beji Caied Sebsi, ne semble pas constituer pour lui un souci majeur.
Seulement, il oublie que les Tunisiens n'ont pas toujours la mémoire courte.
A Youssef Chahed de relever le défi et de donner à tous ces comploteurs une leçon qu'un vrai chef sait donner. En tout cas, le peuple saura trancher
Latifa Moussa
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Sans Y Chahed, on n'aurait pas le progrès, le développement, l'ordre, la sérénité...qu'on a (plutôt qu'on aurait) aujourd'hui? Mme vous décrivez une situation imaginaire, dans un "monde parallèle". Ce n'est plus de l'analyse, cela s'apparente davantage à la propagande, pratique devenue très courante par les temps qui courent!