Hassen Babbou n’est plus: Un grand commis de l’Etat s’en va
La nouvelle est tombée ce lundi: Hassen Babbou est décédé à l'aube, à son domicile, deux jours seulement après avoir ressenti un grand malaise, à une semaine de ses 88 ans.Né le 29 octobre 1929, il nous quitte laissant le souvenir d’un homme rigoureux, affable et patriote.
Son parcours a été pourtant singulier. Après le Collège Sadiki où son père-collègue de Bourguiba -exerçait comme administrateur, il poursuit des études en droit à Aix en Provence puis à l’Ecole des Douanes de Paris. De retour en Tunisie, Hassen Babbou s’illustre comme la véritable cheville ouvrière des Douanes bien avant l’indépendance. Promu Directeur général, il modernise l’institution et impressionne Bourguiba par son efficacité. Son apport est considérable pour le budget de l’Etat. A El Bouniane, il apporte son savoir-faire à ce holding phare de l’économie. Mais son rayonnement le propulsera là où le plaisir est moindre: la Police, pour succéder à Foued Mbazzaa en 1967, puis la Sûreté nationale, suppléant Tahar Belkhoja. Ce sera le guet apens du destin : en refusant de charger Ahmed Ben Salah par un faux-témoignage suite aux incidents d’Ouardanine, il tombe en disgrâce et sera maintenu en détention durant un mois. L’absence de Bourguiba, en convalescence à Paris, a été exploitée par ses ennemis jurés pour l’enfoncer.
C’est la nomination d’Ahmed Mestiri au ministère de l’Intérieur qui le sauvera du bourbier sans le rétablir dans ses droits. Il fait alors le deuil de sa carrière sans regretter, en homme de vertu, sa loyauté envers Ben Salah. Il opère alors dans le privé, adopte une autre philosophie de vie et poursuit son concours passionné en faveur de l’Espérance où sa carrière de footballeur qu'il a dû interrompre pour se consacrer à ses études.
Tous ceux qui l'ont connu s'inclinent devant la mémoire de l'homme de principe, le grand commis de l'Etat, le sportif .
Puisse Dieu l'accueillir dans son Infinie Miséricorde
Mohamed Kilani