Ugtt : l'adoption de la loi de réconciliation est une absolution pour ceux qui ont démérité de la patrie
On attendait la position officielle de l'Ugtt sur l'adoption de la loi de réconciliation administrative. Elle n'a pas tardé. Le moins qu'on puisse est que la centrale syndicale ne s'embarrasse pas de circonlocutions.
Dans un communiqué, le Bureau exécutif rappelle qu'il s'en tient à sa «position de principe» qui est de respecter les dispositions de la constitution dans tout ce qui a trait de la justice transitionnelle et les procédures constitutionnelles lors de la présentation des projets de loi. Il considère que l’adoption de la loi de réconciliation administrative constitue une absolution pour ceux qui ont démérité de la communauté nationale et violé la loi, et une sanction contre les victimes de la répression. C'est une opération qui est de nature à ralentir le processus de la justice transitionnelle en panne depuis 4 ans.
Il ajoute que la classe politique et la société civile ont exprimé la même désapprobation de cette loi et que la période transitoire par laquelle passe le pays nécessite un élargissement du dialogue autour des questions majeures pour assurer un consensus, rappelant que la finalité d'une réconciliation et de rompre avec le système mafieux et de favorise l'émergence d'une société democratique et transparente et non de se venger des personnes, ni de les absoudre ou d'utiliser la carte de la justice transitionnelle à des fins électoralistes.
Le dernier paragraphe lourd de sous-entendus sonne comme un avertissement : «Le Bureau exécutif exprime son inquiétude devant la propension de certains à prendre des décisions personnelles dans nombre d'affaires nationales, une attitude qui risque de faire le lit d'une nouvelle dictature qui repose sur la polarisation et l'exclusion, et qui impose la pensée unique».