Rached Ghannouchi : Gare aux semeurs de la fitna, et appui à Youssef Chahed, au tawafouk et à la réconciliation
Le fait est inédit. Dans sa forme comme dans son contenu. Lundi matin, avant le discours programme de Youssef Chahed devant l’ARP et le vote de confiance, le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, publie sur les colonnes d’Echourouk une déclaration en six points, destinée à fixer les positions de son parti. Au moment où des signes avant-coureurs laissent croire un « désenchantement » quant à l’alliance Nidaa - Ennahdha, nouée au sommet, un blocage de la loi sur la réconciliation administrative et une volonté délibérée de différer l’adoption du nouveau code des collectivités locales et, partant, les élections municipales, Ghannouchi apporte des clarifications nécessaires. Au passage, il pointe du doigt « des mauvais augures qui sèment la fitna ». Extraits.
- La concorde (tawafouk) est un choix stratégique, un intérêt national supérieur et un projet de société
- La réconciliation est l’un des fondements de l’unité nationale (avec rappel de son intervention en 2013 pour ne pas laisser passer la proposition de loi relative à l’exclusion politique visant les anciens dirigeants sous Ben Ali)
- Le gouvernement de Youssef Chahed est une consécration de la politique de concorde, de l’unité nationale et du dialogue, au moment où des mauvais augures annoncent la fin de cette politique, s’acharnent à creuser les clivages au lieu de serrer les rangs, à semer la discorde (fitna), au lieu d’affermir la fraternité, complices de l’instabilité du pays, exposant l’exception tunisienne aux pires des dangers.
- Notre participation ou non au gouvernement est secondaire par rapport à ces questions cruciales, vitales.
- Nous réitérons notre engagement total à préserver l’unité nationale et consolider les fondements de la vie digne et prospère en faveur de toutes les catégories et régions, notamment celles qui ont été privées, des décennies durant, de leur droit au développement.
- Nous appelons toutes les composantes de l’Assemblée des Représentants du Peuple qui entame une session parlementaire exceptionnelle à pourvoir aux vacances au sein de l’ISIE afin de garantir la poursuite de l’édification de notre démocratie, selon les délais fixés.