La crise du pouvoir est celle de l'alliance mal étudiée entre Nidaa et Ennahdha estime Mustapha Ben Jaafar (Album Photos)
« La crise au pouvoir n’a rien à voir avec le système politique. Elle provient des alliances mal-étudiées entre Nidaa et Ennahdha, mais aussi d’une équipe dirigeante incohérente et incapable de concevoir des politiques appropriées. » C’est ce qu’affirme Mustapha Ben Jaafar dans son discours d’ouverture du 3ème congrès de son parti, Ettakatol. « Nous n’arrivons pas à faire sortir le pays de la transition pour instaurer l’Etat des institutions, poursuit-il. Est-il acceptable que la Tunisie continue à être dirigée à ce jour par des pouvoirs transitoires ? Est-il admissible de voir des institutions constitutionnelles et au premier plan, la cour constitutionnelle, non-encore constituées. »
"Faire avancer la justice transitionnelle et non la bloquer"
Ben Jaafar n’épargne pas ses fléchettes directement décochées à l’adresse de Béji Caïd Essebsi. « Pourquoi tant de louvoiement au sujet de certaines institutions et tentatives de main mise sur elle, en invoquant sa nécessaire indépendance. Il n’y a pas de contradiction entre l’indépendance et la bonne gouvernance », affirme-t-il. Prenant la défense de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), il fera une allusion directe aux propos de Caïd Essebsi évoquant dans une récente déclaration à notre confrère Essahafa au sujet de l’IVD (El Azri, akwa min sidou…). Ben Jaafar prend à témoin l’assistance en se demandant « où en est aujourd’hui la justice transitionnelle et pourquoi continue-t-elle à patiner. L’urgence est de la faire avancer et non de lui mettre des entraves. »
"Un champs infecté"
Le leader d’Ettakatol déplore également la « pollution » du climat politique « infecté par trop de buzz, de fake news, de surenchères et de tiraillements » au lieu de se concentrer sur les préoccupations des Tunisiens. S’agissant du gouvernement, Ben Jaafar déplore le recours à « des solutions techniques qui ont toutes démontré leurs limites et ne suffisent guère pour résoudre les vrais problèmes du pays. »
L’abstention, un piège
Evoquant les prochaines élections municipales, il met en garde contre l’appel à l’abstention, « piège que certains tentent de poser pour entretenir le désenchantement des Tunisiens et les enliser dans le scepticisme. Il ne faut guère lâcher prise et s’impliquer pleinement dans l’action politique et la gestion des affaires du pays. ». Et d’appeler à la conjugaison de tous les efforts et au renforcement de la cohésion sociale, facteur indispensable pour aborder l’avenir.
"Adieu les amis..."
Le mot de la fin de son discours, Mustapha Ben Jaafar le réserve à l’annonce de sa décision de se retirer du secrétariat général d’Ettakatol. « Le moment est venu, dira-t-il, contenant son émotion, de passer aujourd’hui le flambeau et de hisser aux commandes les nouvelles générations militantes. Elles auront la lourde responsabilité de consolider le parti et de le porter à la place qu’il mérite dans ce long combat pour libertés et la démocratie. »
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