7ème Forum pour la révolution verte en Afrique: Ouattara appelle à un plus grand soutien financier pour le continent
Abidjan- De l'envoyé spécial de Leaders, Abdelhafidh Harguem - La cérémonie d'ouverture de la 7ème édition du Forum pour la révolution verte en Afrique, organisée à Abidjan du 4 au 8 septembre courant, a été marquée par le discours d'ouverture du président du pays hôte Alassane Ouattara et par la présence de la Présidente de la République du Liberia Ellen Johnson-Sirleaf, des anciens Présidents Olusegun Obasanjo (Nigeria), John Kufuor (Ghana) et Jakaya Kikwete (Tanzanie), du premier ministre du Togo, Komi Selom klasso, de nombreuses personnalités du monde agricole et de la finance ainsi que de dirigeants d'organisations internationales et régionales , notamment le président de la banque africaine de développement.
Cette 7ème édition a pour thème "accélèrer la marche de l'Afrique vers la prospérité: contribuer à la croissance d'économies inclusives et à la création d'emplois à travers l'agriculture".
Dans son discours, le président Ouattara a mis en exergue les défis à relever pour parvenir à une agriculture moderne, source de richesses et de création d'emplois.
Il a souligné les retombées néfastes des changements climatiques sur le secteur agricole, déjà vulnérable en Afrique, lançant un appel aux pays développés pour aider l'Afrique à contenir ces retombées.
Le Président Ouattara a déclaré avoir été informé par le Président Macron, lors de sa visite en France le 31 Août dernier, qu'une nouvelle réunion de COP 21 serait organisée le 12 décembre prochain à Paris.
Pour situer les enjeux, il a rappelé que le secteur agricole en Afrique représente 16 % du PIB et fait travailler 60 % de la population. Dans certains pays, comme c'est le cas de la Côte d'Ivoire, elle est source de croissance et de développement rural.
Le chef de l'Etat ivoirien a fait remarquer que 65% des terres arables non cultivées dans le monde se trouvent en Afrique alors que les pays du continent importent annuellement pour plus de 35 milliards de dollars pour les denrées alimentaires et que cette facture pourrait atteindre 100 milliards par an d’ici 2030.
Autres insuffisances et lacunes évoquées par Alassane Ouattara: une production agricole encore faible, des modes d'exploitation archaïques et utilisant très peu d'intrants améliorés à l'heure des grands progrès technologiques, insuffisance des investissements publics et privés dans les domaines des infrastructures et de l'énergie.
Après avoir insisté sur la nécessité de maintenir la cohabitation entre l'agriculture et la forêt et d'œuvrer pour intéresser les jeunes à l'agriculture qui est une source de création d'emplois pour eux, il a mis en exergue les performances réalisées par le secteur agricole ivoirien depuis 2012, ce qui a permis à la Côte d'Ivoire de réaliser un taux de croissance de 9%.
Le Président Ouattara a souligné que la promotion de l'agriculture requiert une volonté politique, des réformes courageuses, un financement soutenu et des infrastructures adéquates.
" Les besoins financiers pour l'Afrique sont énormes : 400 milliards de dollars pour les prochaines années, d'où la nécessité de rechercher d'autres partenaires", a-t-il indiqué.
Il notamment exhorté l'Allemagne à soutenir le développement de l'Afrique, rappelant que le ministre de l'économie de ce pays avait promis, lors du G20 sur l'Afrique en juin dernier à Berlin , le lancement d'un " plan Marshall " pour le continent. "Appelons le plan Merkel" a dit Alassane Ouattara qui a, d'autre part, émis le vœu que le prochain sommet Union africaine- Union européenne, prévu les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan, soit l'occasion pour la partie européenne d'annoncer de substantiels engagements financiers en faveur de l'Afrique.
"Nous avons pris des engagements nous-mêmes au niveau des pays africains pour soutenir l’agriculture en Afrique et cela dépendra du respect de ces engagements. Je suis personnellement heureux de vous annoncer que la Côte d’Ivoire respectera ses engagements en matière de financement de l’agriculture", a déclaré le Président Ouattara.
Les pays africains s’étaient engagés en 2003 à consacrer au moins 10% de leur budget national au secteur agricole (agriculture, élevage et pêche), lors du sommet de Maputo, au Mozambique. Seulement quelques pays sur les 53 Etats signataires du protocole allouent 10% de leur budget au secteur agricole.
Selon les organisateurs, près de 1300 participants prennent part cette année à la 7ème édition du Forum pour la révolution verte en Afrique , considéré comme plate-forme de réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour transformer l'agriculture en Afrique et en faire un levier de développement et de création d'emplois notamment pour les jeunes.