Les prétendues 125 mille signatures électroniques pour destituer le chef de l'Etat : Entre Like et désinformation
« Plus de 125 mille signatures électroniques pour destituer le Président de la République de ses fonctions ».
Que certains sites se soient rués la tête baissée sur l’information pour la relayer,au nom du buzz, sans précaution de guillemets, sur le mode indicatif comme s’il s’agissait d’une vérité révélée est à l’extrême rigueur compréhensible connaissant leur conception très personnelle de l’éthique journalistique, mais qu’une agence nationale se joigne à la meute en reprenant l’information, c’est tout simplement irresponsable quand on sait qu’elle peut être reprise par des médias étrangers.
De quoi s’agit-il ? Le 14 aout dernier, le président d’un parti, qui ne rate aucune occasion pour faire parler de lui, lance sur Facebook une de ces initiatives fantaisistes dont il a le secret : une pétition appelant l’assemblée à retirer sa confiance au président de la république, Béji Caïd Essebsi, suite au discours qu’il a prononcé à l’occasion de la journée de la femme. Pour faciliter la tâche des facebookers, il leur a demandé tout simplement d’inscrire la mention « like ».
Son objectif était d’atteindre un million de like. Il prétend aujourd'hui en avoir recueilli 125000. Outre le fait que ce chiffre est invérifiable, combien de ceux qui avaient inscrit la mention demandée savaient de quoi il retournait ? Que nous sachions, la Tunisie n'est pas une république bananière dont le destin se décide sur Facebook. Il existe des institutions qui sont faites pour cela. Cela fait sept ans que les Tunisiens s'emploient à les mettre en place en vue d'organiser la vie politique à l'instar des pays développées pour couper la route à ceux qui comme le président d'El Mahabba s'évertue régulièrement à les saper en jouant tantôt sur le tribalisme, tantôt sur les sentiments religieux.