La fronde au sein d'Ennahdha : est-ce le syndrome de Nidaa qui ressurgit ?
Considéré comme un faucon d'Ennahdha, Abdellatif Mekki n'en était pas moins un fidèle parmi les fidèles de Rached Ghannouchi bien qu’il lui arrivait de se démarquer de la ligne officielle du mouvement tout en se gardant de toute critique visant le président du mouvement. Mais depuis quelque temps, Abdellatif Mekki semble décidé à marquer plus nettement sa différence en se répandant en critiques parfois iconoclastes, sur le mode de fonctionnement du parti et notamment le leadership de Ghannouchi, l'alliance avec Nidaa Tounès et tout récemment, l’appel lancé par à Youssef Chahed à ne pas se représenter aux élections de 2019, qualifié d'erreur politique.
Avec Mohamed Ben Salem, Abdellatif Mekki, et à un degré moindre et Abdelhamid Jelassi, sommes-nous en présence de premier noyau de frondeurs au sein d'Ennahdha ? Cela peut être un bon signe. Paru monolithique, ce parti est en train de démocratiser. Ce qui ne peut que conforter la jeune démocratie tunisienne. Mais cette situation pourrait aussi impacter la cohésion du parti. L'exemple de Nidaa Tounès n'est pas loin.