Les grandes surprises de Youssef Chahed pour le budget 2018
L’échéance du 26 août, date anniversaire de son entrée à la Kasbah, approche à grands pas. Comment Youssef Chahed bouclera-t-il sa première année de chef de gouverneent ? Mais, surtout, comment abordera-t-il la seconde et avec quelle équipe et quels atouts? Remaniement, lutte contre la corruption, création d’un Titre III, dédié PPP, dans le budget de l’Etat et retour sur la visite à Washington DC: les confidences de Youssef Chahed.
Remaniement
La grande question qui taraude le pays: à quand le remaniement ministériel? Qui part, qui reste et qui arrive? Youssef Chahed ne cède pas aux pressions exercées de toutes parts et ne semble pas pressé d' y procéder. «Je suis pour la stabilité du gouvernement, confie-t-il à Leaders. Un remaniement doit être bien réfléchi, sur la base d’une bonne évaluation et surtout en fonction des objectifs. S’il y a des faiblesses, il va falloir y parer. Pour le moment, la question qui se pose est celle des postes vacants à pourvoir. Tout se fera dans la sérénité, à pas sûrs, et sans précipitation».
Lutte contre la corruption
«Nous ne faisons que commencer, affirme Youssef Chahed. Le projet de loi sur l’enrichissement illicite sera très bientôt soumis à l’ARP. La numérisation de l’économie est lancée. Nous nous attaquons aux marchés publics et au suivi des corps de contrôle ainsi qu’aux inspections dans les ministères et organismes publics. Une structure dédiée au suivi de l’ensemble de ce dossier est mise en place au sein de la présidence du gouvernement. Un effort exceptionnel sera fait à travers le budget de 2018 pour effectuer de nouveaux recrutements en faveur des corps de contrôle et d’inspection, en escomptant un bon retour sur investissement sur la base des résultats de leurs missions. En outre, nous nous emploierons à améliorer les conditions matérielles et de travail des magistrats et à renforcer les effectifs du pôle judiciaire financier. La politique de lutte contre la corruption ne fera que s’intensifier...Nos plans sont précis et montreront bientôt leur efficacité».
Le budget 2018
«Il sera très difficile à boucler, déplore le chef du gouvernement. Jusque-là, le modèle adopté a montré toutes ses limites et s’est essoufflé. Nous procédions à de simples ajustages avec des recours fréquents à l’augmentation des taxes et la réduction des projets de développement. Toute notre attention était focalisée sur le bouclage financier et non la dynamique escomptée. Cela ne peut plus marcher. Nous devons changer les paradigmes économiques et transformer les menaces budgétaires en opportunités attractives. D’où l’idée de créer un Titre III du budget et de miser sur les concessions et le Partenariat Public-Privé».
L’innovation Titre III
«Si le premier est dédié au fonctionnement et le deuxième au développement, le troisième titre que nous voulons créer sera consacré à l’implication du secteur privé dans le cadre des concessions et des projets de partenariat public-privé (PPP). La Tunisie dispose d’un site exceptionnel et l’Etat jouit d’un patrimoine foncier, en terrains à bâtir et terres agricoles, très important dont n’avons pas su jusque-là tirer profit. Rien qu’aux Berges du Lac, nous venons de récupérer, à la faveur de la confiscation, pas moins de 25 ha. Le déplacement de l’aéroport de Tunis-Carthage mettra à disposition plus de 800 ha, au cœur même de la capitale.
Partout dans les villes et régions, des terrains sont disponibles pour accueillir de nouvelles cités urbaines, des cités médicales, des centres commerciaux, culturels, d’animation et de loisirs. Des domaines agricoles entiers n’attendent que de nouveaux investisseurs pour les développer. Nous avons d’ores et déjà élaboré les études nécessaires pour choisir un premier lot d’une cinquantaine de grands projets structurants et lancer un appel national et international de manifestation d’intérêt pour leur réalisation. Imaginez toute la dynamique nouvelle qu’apportera ce nouveau concept, conjugué au dynamisme du secteur privé et au partenariat ouvert à des investisseurs étrangers pour booster la croissance, créer des emplois et générer de la valeur, à très court terme déjà!»
La visite à Washington
Youssef Chahed estime qu’elle était nécessaire et utile. «Ce que j’en retiens le plus, c’est que la Tunisie a beaucoup d’amis aux Etats-Unis et tous les dirigeants que j’ai pu rencontrer sont bien disposés à nous soutenir. A la Maison-Blanche, comme au Pentagone, aux ministères du Trésor et du Commerce, et encore au Congrès, à la Fondation Heritage, à l’Institut de la paix et à la Chambre de commerce, j’ai perçu la même attitude favorable qu’il nous appartient de saisir. De réelles opportunités s’offrent à nous. Un long travail soutenu et assidu est nécessaire pour les convertir en réalisations.»
Version Arabe: ميزانية 2018: مفاجآت يوسف الشاهد الكبرى