Au Pentagone : Protocole attentionné pour Youssef Chahed et surtout soutien contre le terrorisme et la corruption (Photos)
Washington DC – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Le nouveau titulaire du Pentagone, James Mattis, ancien général de l’armée américaine tient aux détails symboliques. Recevant lundi matin Youssef Chahed il lui a réservé un traitement protocolaire « attentionné » par rapport au statut habituellement attribué à un chef de gouvernement en visite de travail. Honneurs rendus par un détachement des trois armées (Air-Terre-Mer), hymnes nationaux par la 1ère Troupe fanfare militaire, et de hauts gradés de l’armée américaine pour saluer l’hôte des Etats-Unis : des détails significatifs. Le plus intéressant pour la Tunisie, c’est-à-dire le maintien du soutien sécuritaire, se confirme. Du moins, en partie.
Happy Birth Day, Ambassador !
Le ministre de la Défense des Etats-Unis, fera un autre geste de courtoisie. S’adressant à l’ambassadeur de Tunisie à Washington, Fayçal Guouiaa, il lui lancera avec un large sourire : ça doit être pour vous aujourd’hui une journée d’un double grand bonheur. Vous organisez une grande visite pour votre chef de gouvernement et vous célébrez votre anniversaire ! Happy birthday, Ambassador ! Avec les marques d’honneur et les vœux personnel, le ton est donné
Mais, ce sont les déclarations préliminaires avant d’entamer leurs pourparlers qui sont plus importantes à prendre en considération. Les messages du ministre de la Défense de la première puissance mondiale, et lui même ancien général, dépassent le vocabulaire diplomatique traditionnel. Respect pour la Tunisie, haute considération pour la guerre menée contre le terrorisme et la politique de lutte contre la corruption et réelle estime pour le rôle actif joué pour le dénouement de la situation en Libye. Et un hommage : « un modèle d’engagement pour bâtir une démocratie pérenne. »
La corruption une composante essentielle du terrorisme
Le ministre James Mattis insistera sur un point particulier : la lutte contre la corruption qu’intensifie actuellement la Tunisie s’inscrit en fait dans une guerre globale contre le terrorisme. Dans ce combat global, la composante corruption est essentielle. Il marquera également l’adhésion de son pays à la vision de la Tunisie estimant que le terrorisme n’a pas de nationalité, et que chaque pays doit s’atteler à le vaincre, mais aussi agir sur les facteurs de radicalisation.
Libye : La Tunisie, incontournable, a un rôle essentiel à jouer
Au sujet de la situation en Libye, les Etats-Unis sont conscients de son impact sur la Tunisie à divers niveaux, et de ses efforts pour favoriser une sortie de crise. Ils savent bien qu’elle est incontournable et constitue un acteur clef dans la solution à promouvoir. C’est pour cela, que Washington exhorte la Tunisie à persévérer sur cette voix et l’invite à proposer des idées et initiatives utiles dans ce sens. Sur ce dossier comme sur celui de la lutte contre le terrorisme, la Tunisie joue un rôle pionnier, de premier plan.
Boucler la surveillance électronique des frontières
Trois sujets ont été au centre des entretiens en présence des délégations des deux pays, comprenant notamment les ambassadeurs respectifs. Il s’agit du terrorisme, du soutien technique et de la sécurisation des frontières. Questions déterminantes pour la Tunisie, elles se hissent au même rang d’urgence. Le bouclage de la surveillance électronique des frontières avec la Libye est aussi impératif que les autres points prioritaires.
La Tunisie, premier pays au monde à avoir infligé une grande défaite à Daech
La réponse de Youssef Chahed sera concise et percutante : « Notre engagement contre le terrorisme est résolument irréductible. La Tunisie a été la première à infliger à l’Etat islamique sa première grande défaite, à Ben Guerdane, en mars 2016. Dans cette guerre globale, nous nous inscrivons pleinement au sein de l’alliance internationale et livrons âprement salutaire. L’éradication de l’extrémisme violent, le terrorisme et ses fondements est notre priorité tout comme la dé-radicalisation. »
La séance de travail se poursuivra à huis clos. Elle se prolongera par un tête-à-tête entre Youssef Chahed et James Mattis. Ils avaient certes beaucoup de sujets sensibles à traiter entre quatre yeux. Si rien n’en a filtré, les voir sortir souriants et échangeant des propos cordiaux, comme s’ils se connaissaient de longue date, augure d’une parfaite entente. La poignée de main a été très ferme.
Taoufik Habaieb
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