Pour ou contre la venue de Michel Boujnah : les Tunisiens divisés

Pour ou contre l’annulation des représentations de Michel Boujnah en Tunisie. Encore un sujet clivant pour les Tunisiens comme s’ils en avaient besoin. L'affaire qui en est à ses débuts est même en passe d'éclipser la guerre contre la corruption. Prenant les devants, le ministère de la culture se fend d’un communiqué alambiqué à souhait, où il fait l'éloge « des idéaux du 17 janvier », de « la concertation» avec  les hommes de culture et la société civile dans la gestion des manifestations culturelles nationale et régionales », et  affirme sa «volonté» de s’en tenir à ces principes et de ne pas intervenir dans  les programmes des festivals qui ont fait l’objet d’un consensus. Pour faire court, le ministère se défausse sur la direction du festival de Carthage. A charge pour le directeur et ses collaborateurs de trouver la solution.

Sur ces entrefaites, l'Ugtt qu'on n'attendait pas s'invite dans le débat. Elle n'y va pas par quatre chemins. Tous les spectacles de Michel Boujnah doivent être annulés. Il n'est pas question de recevoir quelqu'un qui a soutenu Sharon (dixit Sami Tahri). «On sabotera ses spectacles s'il se produit en Tunisie«, menace le même Tahri  «Il est très attaché à la Tunisie, c'est ce qui compte pour nous», rétorquent les partisans de Boujnah, alors que l'organisation patronale Conect se fait des soucis à propos des investissements étrangers qui pourraient être impactés par cette affaire.

Le premier spectacle est programmé pour le 19 juillet. Depuis Paris, l'humoriste se dit déterminé à se produire dans son pays natal. Un de ses proches menace même d'appeler le comité du prix Nobel à déchoir l'Ugtt de son prix.

Nous avons là tous les ingrédients d'une affaire qui risque de dépasser largement le cadre artistique.