News - 14.06.2017

Ya-t-il pléthore de conseillers autour de Youssef Chahed

Palais du gouvernement

Recrutements politiques pour satisfaire les uns et les autres ou renforcement de son cercle immédiat à convertir, en cas de besoin, en équipe de choc ? le staff de Youssef Chahed fait l’objet, faute d’explication convaincante, de diverses interrogations.

En date du 2 juin courant, le Journal Officiel publie trois décrets portant nomination de Mme Iman Berriche épouse Mekni, conseiller des Services publics, Mohamed Hafedh Cherif, administrateur général au ministère de l’Intérieur, et Walid Sfar en qualité de chargés de mission au cabinet de la Présidence du Gouvernement. Ils viennent s’ajouter aux huit autres chargés de missions et six conseillers, égrénés depuis l'accession de Chahed à la Kasbah. Les réseaux sociaux s’empresseront de souligner que Mme Mekni n’est autre que l’épouse de l’actuel directeur de Cabinet de Youssef Chahed, en l’occurrence Hédi Mekni, de quoi laisser répandre une accusation de népotisme. Le silence radio sur la question des communicants de la Kasbah ne fait qu’attiser les spéculations.

« Comme pour chaque département ministériel, explique à Leaders un spécialiste, la taille du cabinet du chef du Gouvernement est fixée par la loi des cadres et consignée dans le budget de l’Etat. Celui de la Kasbah pour le budget 2017, limite à 11 membres de cabinet pouvant émarger sur les deniers publics. » La règle a-t-elle été respectée ? Le dépouillement du Journal officiel depuis la date de nomination de Youssef Chahed à ce jour, le confirme, ou presque avec certaines nuances à préciser.

On y retrouve en effet :

Chargés de mission

  1. Ines Greb épouse Ben Nasr, Administrateur, décembre 2016,
  2. Slim Abdeljelil, Assistant universitaire, décembre 2016,
  3. Badreddine Briki, Contrôleur d’Etat général, mai 2017,
  4. Wissem Khalsi, mai 2017,
  5. Hatem Haj Yahya, Ingénieur en chef, mai 2017,
  6. Imene Berriche épouse Mekni, CSP, juin 2017,
  7. Mohamed Hafedh Cherif, Administrateur général, juin 2017,
  8. Walid Sfar, juin 2017,
  9. Amel Mastouri épouse Garouche, mai 2017,

Conseillers

  1. Tarek Ben Salem, Conseiller diplomatique, novembre 2016,
  2. Fayçal Derbel, Conseiller chargé de la réforme fiscale, novembre 2016,
  3. Mofdi Mseddi, Conseiller en Communication, décembre 2016,
  4. Lotfi Ben Sassi, Conseiller en Investissement, décembre 2016,
  5. Ridha Saidi, Conseiller chargé du suivi des projets et des programmes publics, janvier 2017
  6. Fayçal Hefiane, avril 2017.

Trois grandes précisions

La première précision à apporter, indique à Leaders une source bien informée à la Kasbah, c’est que les trois dernières nominations en tant que chargés de mission ne sont en fait qu’un basculement à partir de l’ancien ministère la Fonction publique et de la Gouvernance. L’ancien titulaire du poste, Abid Briki avait droit à trois chargés de mission. Après son « départ » et l’absorption de son ministère, il fallait transférer ces trois postes au compte de la présidence du Gouvernement. Tout simplement.

La deuxième précision est personnelle. «Mme Imen Berriche épouse Mekni, poursuit notre source, est bien la conjointe de l’actuel directeur du Cabinet, sauf que. En fait, elle avait précédé son mari à la Kasbah depuis plus d’une dizaine d’année et avait été déjà chargée de mission au cabinet d’Habib Essid, chargée de la Gouvernance et continué dans ces mêmes fonctions dans le ministère d’Abid Briki.

Une troisième précision est de rigueur, insiste notre interlocuteur. Avec tant d’établissements et d’organismes sous tutelle, la présidence du Gouvernement est souvent contrainte de procéder à des nominations en qualité de chargé de mission pour pourvoir les premiers postes. Tous ne travaillent pas au Cabinet ou à la Kasbah et la plupart d'eux ne rencontre le chef du Gouvernement que lors de rares réunions et cérémonies. Mais pour des raisons de régularisation de situation, ou d’amélioration d’émolument, ils émargent en tant que chargés de mission. D’où l’apparente impression de sureffectifs.

Une architecture efficiente

Reste la grande question à poser : Youssef Chahed est-il en mesure de gérer toute cette machine gouvernementale, dans sa complexité et sa confusion, avec une équipe aussi réduite. De prime abord, la réponse commence par la vérification de l’adéquation du profil de chacun à la tâche qui lui est confiée. Mais, en fait et surtout quelles sont les tâches précises à accomplir et quel serait le titulaire idoine ? Cette anlyse démontrera la qualité des compétences requises et leur effectif.

Dans les architectures efficaces en démocraties occidentales, un chef de gouvernement, à la tête d'une pyramide performante, gagne à s’appuyer sur un noyau dur de 3 à 5 proches conseillers (Chef économiste, chef Politique, chef sécurité-défense, chef Diplomatie, et chef Communication). Un deuxième cercle est formé d’une dizaine de chargés de mission et de conseillers techniques spécialisés. Le troisième tour comprend les unités d’appui qui opèrent sous la supervision directe des membres du cabinet.

A titre d’exemple, Emmanuel Macron qui vient de décider de mettre en place sous son autorité directe à l’Elysée, une unité transversale de renseignement et de lutte contre le terrorisme, n’a pas hésité à la doter de près de 100 personnes, toutes logées tout près de lui. Mais, seul son chef à accès direct auprès de lui.

Ce qui est certain, c’est que tout comme la restructuration du gouvernement est nécessaire, Youssef Chahed ne pourrait faire l'économie de revoir son staffing.

 

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