Des élections anticipées: Une solution insoutenable
Des voix se lèvent pour exiger la dissolution de l’ARP et par conséquent l’organisation des élections législatives anticipées. Rien que ça! Ces têtes brûlées de la politique-fiction ignorent les conséquences qui pourraient être dramatiques sur notre cheminement démocratique.
Outre le fait de précipiter le pays dans une période d’incertitude sociale certaine, nos partenaires étrangers seraient doublement prudents quant à leurs investissements futurs en Tunisie. Une telle annonce pourrait constituer un frein d’arrêt des projets en cours.
Aussi, il faudrait dans ce cas de figure prévoir l’organisation des élections législatives dans les 2 ou, au maximum, 3 mois qui suivent la date de dissolution de l'ARP. Cependant, la Tunisie n'est pas prête pour une telle entreprise, à la fois sur le plan institutionnel mais aussi d’un point de vue structurel, sans oublier bien évidemment les considérations socioculturelles; des considérations qui sont très souvent sous-estimés:
- Sur le plan institutionnel : l'Isie est en crise, ce garde-fou souffre déjà de ses propres démons. Mieux encore, elle est préoccupée par l’organisation des élections municipales; des élections attendues depuis plus de 6 ans. Et il est temps d’en finir.
- Sur le plan Structurel: les partis en présence, à l'exception d'Ennahdha, sont complètement déstructurés. Le Front populaire compte franchement pour des prunes et Nida Tounes est un mort-vivant qui respire encore ; autant dire une formation moribonde, agonisante!
- Concernant les considérations socioculturelles : Juin, juillet et août sont des mois festifs ; mieux il y a le Ramadhan. Cette période est peu propice pour les engagements politiques. Les Tunisiens sont très souvent préoccupés par les fêtes, les mariages et les soirées mondaines.
Il revient à Youssef Chahed de reprendre les choses en main en manifestant ouvertement son indépendance, dans l’esprit de la constitution, par rapport à l’autre tête de l’exécutif ; son empreinte est en effet peu visible dans son propre gouvernement. Il doit oser; il est jeune et en a les moyens. Autre chose, pas la moindre: Monsieur Youssef Chahed doit revoir sa stratégie de communication en s’entourant par des professionnels en la matière.
Ezzeddine Ben Hamida
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