Mohamed Nafti: Amour à kamour
Les «protestants» sont à Kamour, Qu’ils y restent. C’est à cet endroit précis que l’action de l’Etat tunisien doit se prévaloir. A Kamour il y a la vie, à Kamour il y a de l’or. La région toute entière est un territoire riche en eau souterraine. Autour de Kamour il ya une gigantesque réserve d’or bleu. Il est possible de mettre en valeur un grand projet intégré qui changera rapidement la face de ce territoire et résoudra tous les problèmes de la région. Les sit-inneurs seront les premiers à être employés et dès aujourd’hui.
Il y a une quinzaine de jours, la ruée vers Kamour a commencé. Les protestataires, qu’on pourrait assimiler aux protestants (qui exprimaient avec certitude que quelque chose est vrai) dans le sens littéraire, ont été guidés vers cet endroit précis par une force surnaturelle. On dit que le premier camion s’est arrêté au niveau de la station de pompage de Kamour et ne pouvait plus avancer. C’est la même histoire de la chamelle de notre cher prophète. Et c’est là que le leader des protestants a décidé d’installer sa tente et il a bien raison de le faire. C’est à Kamour qu’il faut bâtir la nouvelle Médine. Ceci est la version populaire qui n’est pas dénuée de sens. Ceci est l’histoire de cet amour à Kamour.
Kamour est la porte du Sahara tunisien dans le plateau du Dhahr. L’autre porte située dans la plaine de la Djeffara est à Kambout à 10km de Rémada. Personne n’est autorisé à dépasser les deux portes sans être muni d’un laisser passer délivré par le gouverneur. Au sud de la ligne de Kamour- Kambout c’est une zone contrôlée par l’Armée qui assure seule la sécurité de cet espace depuis l’indépendance. Celui qui s’infiltre dans cet espace, sans laisser passer, enfreint la loi et il sera arrêté et livré à la Garde Nationale. Ces instructions ne datent pas d’hier ou de l’après révolution 2011 mais depuis 1956. Revenons à Kamour!
Planifier un grand projet dans la région de Kamour n’est pas de l’imaginaire mais une idée qui frappe l’imagination. On dit qu’à défaut de moyens, il faut faire appel à l’imagination et à l’organisation. L’idée est là.
L’eau souterraine est abondante, la vie est possible. Forts de l’expérience réussie à Régim Maatoug, il est possible de mettre en valeur un projet grandiose qui fera balayer tous les soucis de la région. C’est en un mot, un projet intégré qui réunit autour d’une future ville (Kamour) une agglomération, un projet agricole à base de production biologique, de primeurs (eau chaude), d’un pôle de production électrique solaire, d’élevage (caprin et dromadaire) et de tourisme saharien exotique. C’est un grand projet générateur d’emplois. L’illettré y trouve son compte. L’ingénieur agronome, le chauffeur, les techniciens de tout bord, les informaticiens et les chercheurs aussi. Le projet pourrait être élargi aux régions de Medenine, de Kébili et Gabès parce que la nappe saharienne de l’or bleu s’étend des chotts jusqu’à Borj Khadhra à l’extrême sud du pays.
L’Armée est en mesure de développer ce projet. A l’inverse de ce que pensent la majorité des nouveaux politiciens et les opposants éternels, l’Armée est au service de la nation et du peuple. Elle saura protéger le territoire national et les ressources nationales et en premier lieu les ressources humaines ce peuple extraordinaire.
L’Armée a mis en valeur Régim Maatoug, l’idée était Bourguibienne. Les premiers travaux ont commencé durant le mois d’aout 1985 sous un soleil de plomb. La température qui avoisinait les 50° à l’ombre n’avait pas découragé le feu commandant Waldi de travailler en short et chapeau de brousse pour ramasser des pierres ( précieuses parce que inexistantes dans une mer de sable) pour construire les bases des baraques qui devraient habiter les soldats par la suite. L’Armée a réussi a mettre en valeur un projet, elle est capable de développer un autre à Kamour.
Les sit-inneurs seront engagés dans l’Armée à compter d’aujourdh’hui pour une période de 5 ans. ils recevront une formation militaire accéléré pour leur inculquer les valeurs morales de l’armée et en premier lieu le Loyalisme à l’Etat et aux institutions. Ils apprendront la discipline de travail et c’est ce qui manque à nos chers compatriotes. Parallèlement, ils recevront une formation professionnelle. Chacun sera formé selon ses compétences.
Le projet exige des moyens financiers énormes. Sans doute ! mais celui-ci est une priorité absolue. La meilleure façon de protéger nos ressources c’est de créer un espoir à nos citoyens. L’armée tunisienne protège le territoire, les institutions et les citoyens. Elle s’acquittera de cette tâche de la meilleure des façons. Monsieur le Président de la République, Monsieur le Chef du Gouvernement et tous les élus qui savent parler, le peuple attend une Action.
Il n’est pas difficile d’imaginer une action de Détournement de fonds, nous qui sommes maîtres dans ce domaine, Imiter Bourguiba et créer un amour à Kamour, détourner les fonds qataris orientés vers les IDE de portefeuille et les investissements dans le tourisme balnéaire. L’UE qui a promis d’accompagner la transition démocratique de la Tunisie et qui a financé Régim Maatoug pourrait récidiver.
Et les riches entrepreneurs tunisiens ? Où sont M. Meddeb (EST), M. Riahi (CA), M. Sellami (CSS) et M. Charfeddine (ESS). Puisqu’on ne respire que foot. Ces grands messieurs pourront-ils commencer le financement des préparatifs et les préliminaires de ce projet en attendant la planification ultérieure ?
Un projet pareil est une véritable action de l’Etat. Il permet de créer une dynamique territoriale qui vise à éradiquer les disparités régionales et étouffer tout sentiment d’iniquité et d’injustice sociale. Il vise à maitriser le territoire et maitriser la population. C’est un espoir, un amour de la terre qui générera un amour de l’Etat et de la patrie. J’aime EL Kamour.
Mohamed Nafti