TataWin: La solution réside à Kamour même
Les mouvements sociaux prennent de l’ampleur au sud du territoire. A Tataouine des centaines de jeunes désœuvrés, las d’attendre une solution à leur misère ont quitté leur ville à la recherche de quelque chose, de l’ineffable. La fine fleur de la jeunesse du Sud a migré vers le néant. Des dizaines de gros camions et des véhicules tout terrain transportant des citoyens du Waten ont quitté Tataouine city il y a quelques jours. Le convoi a parcouru un long trajet à travers les monts Matmatas, passant par le fameux col de Bir Amir pour arriver à Kamour. Quitter la ville de Tataouine pour camper dans un désert aride à la recherche d’un salut, d’un espoir pourrait être un geste suicidaire qui est peut être tirée de la tradition arabe d’avant l’Islam. Dans le désert de la péninsule arabique et aux temps anciens, lorsqu’un chef de famille n’arrive plus à subvenir aux besoins basiques des membres de sa famille (la nourriture) les emmène dans le désert, leur dresse une tente et les laisse mourir dans la dignité. La langue arabe désigne ce geste de Iitifar. Les citoyens d’El Waten voulaient peut être symboliser ce geste digne et cruel et faire passer un message très fort à tous les tunisiens. C’est qu’après de multiples promesses non tenues de la part des gouvernements successifs, la jeunesse commence à perdre patience. Serions-nous à court d’idées pour n’espérer le salut que par la découverte des mines d’or ou des gisements de gaz et de pétrole.
Dieu n’a pas dit que du pétrole il a fait toute chose vivante mais «…que de l’eau j’ai fait toute chose vivante..» verset 30 surat Al Anbiaa. Kamour et partout dans le Sahara, le territoire national flotte sur une nappe d’eau souterraine suffisante pour métamorphoser le désert aride en un jardin d’Eden. En effet, le sud tunisien regorge de ressources hydrauliques. Près de 80.000 km2 (presque la totalité du Sahara tunisien) sont des réserves d’eaux emmagasinées dans le sous sol. C’est pratiquement l’espace au sud du Chott El Jerid et jusqu’à Borj Khadra qui flotte sur de l’or bleu. Il s’agit de deux nappes souterraines, le Continent Intercalaire et le Continent Terminal, du système aquifère du Sahara septentrionale. La Tunisie n’a encore déniché qu’une faible partie de ces trésors à Régime Maatoug ou on a mis en valeur 2500 ha en exploitation agricole. Et à l’extrême sud au point triangulaire, l’eau est tellement abondante qu’un lac est né rien que des gaspillages de l’irrigation.
L’or bleu existe en abondance au sud et particulièrement à Tatawin. Monsieur le chef du Gouvernement, l’agronomie ne vous est pas étrangère. Faut-il appeler des experts israéliens pour nous montrer le chemin à suivre pour mettre en valeur un Kibboutz? Il n’est pas difficile de mettre en œuvre un grand projet agricole à Kamour même. Le 27 avril 2017, allez directement à Kamour en tenue saharienne et passez la journée avec les braves citoyens de Tatouine. Passez une partie de la nuit avec eux autour d’un feu de camp et goutez le pain du désert «mella» avec du Rtob et que Dieu vous aide dans votre besogne.
Ce qui manque à Tataouine, to win ou pour réussir c’est une Dynamique Territoriale. Les braves citoyens d’El Waten ont montré le chemin. C’est à Kamour qu’il faudrait bâtir un nouveau Régime Maatoug. Et seulement pour les citoyens de Tataouine. Et même si l’eau souterraine n’est pas renouvelable, elle sera suffisante pour faire vivre la population du sud et l’enrichir pendant une génération au moins. D’ici là d’autres solutions pourraient voir le jour.
Mohamed Nafti