Kamel Chibani: Comment gérer l’assurance des catastrophes naturelles
La recrudescence des catastrophes naturelles et risques climatiques appelle désormais à l’assurance des couvertures de bases et facultatives et des garanties complémentaires. C’est ce qui a incité la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (Ftusa) à placer la 14e édition du Rendez-vous de Carthage, tenue fin mars dernier à Tunis, sous le thème: «Le rôle du secteur des assurances dans la couverture des risques de catastrophes naturelles et des événements climatiques». Organisé en collaboration avec l’Association arabe et la Société d’assurance, il a regroupé plus de 500 professionnels tunisiens et étrangers. Les enjeux dépassent en fait le secteur des assurances pour s’étendre à l’ensemble des pays.
Tour à tour, indique à Leaders Kamel Chibani, directeur général de la Ftusa, les participants ont passé en revue les différents risques naturels et leur impact à travers des communications présentées par des experts des ministères de la Défense, des Finances, de l’Agriculture, de l’Office national de la Protection civile et des spécialistes tunisiens et étrangers. La deuxième partie des travaux a porté, ajoute-t-il, sur les systèmes de gestion de ces risques. Des experts algériens, marocains, français et indiens ont présenté à cette occasion leurs expériences en la matière, en introduction de débats féconds. Soulignant l’importance de cette thématique, Kamel Chibani a rappelé que les dernières inondations survenues en février 2012 dans le nord-ouest de la Tunisie ont causé des pertes économiques de l’ordre de 41 millions de dinars tunisiens. Aussi, le risque volcanique, les avalanches, les séismes (une vitesse d’environ 1 à 1,5 cm par an), les raz-de-marée, l’érosion des sols (la perte en terres fertiles peut être évaluée à 1.500 ha/an, perdant 20 cm de leur épaisseur, soit 45 tonnes/10 millions ha), sont autant d’événements provoqués par les forces de la nature pouvant créer des dégâts considérables.
Grâce aux travaux du Rendez-vous de Carthage, les pouvoirs publics, comme les organisations professionnelles, le secteur des assurances et autres institutions financières disposeront ainsi d’une approche intégrée et proactive pour la gestion et la réduction des risques de catastrophes naturelles (sécheresse, tempêtes, ouragans…). Les recommandations gagnent à être mises en place dans les meilleurs délais. La 14e édition du RDV de Carthage fait également appel aux spécialistes du Centre de télédétection relevant du ministère de la Défense nationale. Spécialisé dans l’analyse des données recueillies par les moyens satellitaires ainsi que différents indicateurs relatifs à l’aménagement du territoire et l’évacuation des eaux, il offre une expertise précieuse.
En dépit des progrès considérables de la science et de la technologie, les catastrophes naturelles restent imprévisibles. Cette prise de conscience s’est notamment traduite par la cartographie des zones à risques, par des normes de construction et des plans d’urgence pour faire face à de tels évènements à venir.