Noomane Fehri - Google Street View en Tunisie : Un exemple de collaboration Public, Société civile et diaspora
Certains d’entre vous ont vu que le lendemain du 20 mars 2017, le service Google Street View est mis en ligne. C’est un service qui permet à l’utilisateur de se promener, virtuellement, dans les rues comme s’il y était. In-finé ceci est utile au tourisme et facilitera la vie du citoyen, d’autres couches de services au citoyen et au consommateur vont y être rajouté par des startups tunisiennes, des nouveaux services mais aussi des réductions de couts.
Bref, c’est une des couches de bases de l’économie digitale. Certains d’entre vous le croient et ils ont raison d’adopter la vague de la transformation digitale. D’autres le croient moins et ils ont tort et je pense que le Tsunami de la transformation digitale va les frapper de plein fouet s’ils ne se réveillent pas.
Making off
L’histoire de ce travail est intéressante à raconter car c’est un vrai exemple comment faire les choses autrement, un vrai exemple de collaboration multipartite : engagement citoyen de la société civile, implication de la diaspora Tunisienne et détermination de l’équipe du ministère que j’avais le plaisir et l’honneur de coordonner.
En avril 2015, un groupe de jeunes a pris contact avec moi à travers mon profil Facebook, et a offert de m’aider et j’ai accepté volontiers.
C’était l’association « Achabeb you9arrer » « Jeunesse Décides » présidée par Wala Kasmi (devenue depuis une société). Ils avaient proposé de nous lier avec la Diaspora Tunisienne à Silicon Valley.
Une semaine après, j’étais en train de faire une vidéo-conférence à 23h avec 7 personnes de la diaspora Tunisienne aux états unis, dont Sami Ben Rhomdhane de E-bay et 2 personnes de Google : Walid Mathlouthi et Hichem Garnaoui étaient présents.
Le lendemain, Khaled Koubaa, qui était chez Google à l’époque, et qui siège au conseil d’administration de l’ICANN aujourd’hui, avait vu que j’avais mis quelque chose sur ma page Facebook et m’a aussi offert de l’aide en me remettant en contact avec Eric Shmidt le CEO de Google que j’avais rencontré à l’ANC en 2012. Une note contenant des axes de coopérations lui a ensuite été envoyée (Google Street, Google Loon et infrastructure, Cashi in data en Tunisie …), à laquelle Eric Schmidt avait répondu présent et a mis quelqu’un de ses équipe sur le sujet.
Mon équipe, Nebil Shmek et Sami Ghazali, et moi-même avons ensuite travaillé avec Walid Mathlouthi et les équipes de Google pendant quelques mois pour faire avancer les choses. Nous les avons aussi rencontrés lors du voyage organisé par TACT et Smart Tunisia a Silicon Valley.
Entre décembre 2015 et avril 2016, Il y avait au moins une cinquantaine de réunions entre mes équipes, celles de Google, celle du Ministère de l’intérieur, du Ministère de la Défense nationale et Chawki Gueddes, pour arriver à clôturer tous les détails et autorisation de ce projet. Il faut dire que tous les intervenants étaient professionnels, soutenaient le projet tout en respectant nos lois et notre souveraineté.
Enfin en juillet-août 2016, deux voitures et deux chauffeurs de Google sont venus pour sillonner les 15 villes tunisiennes, avec une voiture des autorités tunisiennes qui les suivaient. Le chef de Projet était Sami Ghazali, mais j’ai eu la chance de designer mon directeur de protocole, Habib Zorai comme chef de projet terrain, car il fallait un contact permanent entre les ministères de l‘Intérieur et de la Défense nationale, lors de l’exécution du projet.
Le 3 août 2016 le projet a pris fin …. Et le lendemain du 20 mars 2017, nos villes sont visitables de par le monde. Le hasard a fait que ça se fasse entre deux dates symboliques.
Bien sûr que ce n’est pas le seul projet fruit de cette coopération avec Google et que d’autres sont en cours (Special Collect pour plusieurs endroits touristiques, Google infrastructure …)
Pourquoi je prends la peine d’écrire ces quelques lignes ?
Pour dire Merci à la société civile, à la diaspora et à l’administration qui contribuent au développement de notre pays.
Pour montrer que le nouveau monde n’est plus gouverné que par le gouvernement. Le nouveaux mode de gouvernance dans le monde ne peut être que collaboratif: ensemble (Société civile, gouvernement, diaspora), et SANS COMPLEXE nous pouvons faire des choses que personnes d’entre nous ne peut faire tout seul.
Et pour vous donner envie de contribuer à faire des choses pour mettre la Tunisie au diapason du 21eme siècle quel que soit votre position
Merci à Walid Mathlouthi, Khaled Koubaa, Sami Ghazali, Nebil Chemek, Habib Zorai, Chawki Gueddes, Wala et les officiers supérieurs et généraux des ministères de l’Intérieur et de la Défense nationale.
Noomane Fehri
Ancien ministre des Technologies de l'Information et des Communications