Youssef Chahed défend le bilan de son gouvernement devant l'ARP
«Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde. Il s’agit maintenant de le transformer». Surpris d’entendre le chef de Gouvernement citer cette phrase connue de Karl Marx, les députés lui ont demandé de la répéter, ce qu’il fit sous les applaudissements. Non pas qu’ils aient particulièrement apprécié la citation, mais parce que c’était la première fois que le nom du philosophe allemand qui n'est pas en odeur de sainteté chez un grand nombre de députés, retentissait sous la coupole. Ce fut peut-être le seul moment de détente au cours cette séance plénière consacrée jeudi à l’investiture du ministre des Affaires religieuses et du secrétaire d’Etat au Commerce.
En fait, ce fut une séance d’évaluation de l’action gouvernementale six mois après son investiture.Il faut dire que Youssef Chahed s’y était bien préparé.
Un discours-bilan, somme toute optimiste comparé aux autres interventions du chef de gouvernement. «Nous sommes sur le bon chemin. Nous avons honoré nos engagements. Les lois importantes ont été votées». Il cite notamment celle concernant les lanceurs d’alerte qui doit permettre d’impulser la lutte contre la corruption». «La situation sécuritaire est sous contrôle, mais nécessite davantage de vigilance» (…) «Notre meilleure arme, c’est le moral élevé de notre armée». «Les débats politiques doivent être centrés sur les grands choix et non sur les rumeurs et celui qui a des solutions alternatives n’à qu’à les présenter. Nous avons décidé d’être le gouvernement des grandes réformes. Il faut une levée des obstacles législatifs et administratifs qui allongent les délais de réalisation des projets».
Il relève l'importance de la loi d'urgence économique, censée permettre durant trois ans "des facilités administratives pour les projets nationaux prioritaires qui ont une grande capacité de recrutement, surtout dans l'intérieur du pays». Il annoncé l’augmentation de 5,7% du Smig « qui doit profiter aux classes défavorisées ». Grâce au retour de la production industrielle et à la reprise du secteur touristique et peut-être de l’agriculture, il prévoit un taux de croissance de 2,5% en 2017, contre 1% en 2016. Et s'attend à ce que le nombre de touristes en 2017 augmente de 30% pour arriver à 6,5 millions, bien sûr si la sécurité le permet ».
Notons qu'au terme des débats, l'assemblée a accordé sa confiance au ministre et au secrétaire d'Etat, le premier avec 119 voix pour, O abstention et 40 contre, le second avec 120 voix, 0 abstention et 40 contre.