Une Journée scientifique sur l’archivage numérique des documents de la révolution
Pérenniser les sources numériques de la révolution: c'est l'objectif que s'est assigné un collectif qui s'est constitué autour de plusieurs compétences. Il regroupe des chercheurs individuels, des étudiants, des donateurs et des institutions nationales: les Archives nationales de Tunisie, l’Institut supérieur de documentation (ISD), l’Institut supérieur d’histoire de la Tunisie contemporaine (ISHTC), la Bibliothèque nationale de Tunisie et le Réseau Doustourna. Bénéficiant de l’appui financier de la Fondation euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’homme, ce collectif a mis en oeuvre le projet de collecter les sources numériques de la révolution et a confié leur catalogage, leur indexation et leur conservation aux Archives nationales de Tunisie.en 2016 pour rassembler toutes les sources numériques des soulèvements populaires, qui ont embrasé la Tunisie du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011(photos, vidéos, etc.)
La collecte des sources numériques de la révolution, première étape du projet, est achevée et, s’il est encore possible de récupérer des fonds que des particuliers, séduits par le projet, souhaitent confier aux Archives nationales, il semble nécessaire désormais de procéder à la collecte de sources écrites et orales de la révolution, tels que les communiqués, les procès verbaux des réunions, les rapports, les statistiques produits par l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), l’ordre national des avocats tunisiens (ONAT), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). Les articles parus dans les journaux électroniques, les statuts des internautes, les dessins, les chants, les caricatures, les graffitis seront recensés et traités par la Bibliothèque nationale.
Le collectif se propose par ailleurs de procéder à l’acquisition de vidéos diffusées par France 24 ou sur des sites électroniques français et conservées respectivement en France par la Bibliothèque nationale de France (BnF), la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et l’agence Génériques.
La collecte des archives de la révolution se caractérise par sa complexité. En effet, la difficulté à identifier les auteurs des archives, la dispersion des sources audio-visuelles à travers le pays mais aussi à l’étranger et la diversité des supports nécessitent la médiatisation du projet de leur collecte.
Le séminaire qui se tiendra ce samedi 11 mars à la Bibliothèque nationale de Tunisie sera une occasion de faire le point de la collecte effectuée et d’inviter les organisations qui ont joué un rôle dans les soulèvements (UGTT, ONAT, LTDH, FTDES) à présenter les archives qu’elles détiennent. Les associations et les personnes qui ont contribué à guider les enquêtrices dans leurs recherches du patrimoine numérique de la révolution seront également honorées.
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