Taboubi s'explique sur le différend avec Jalloul, la politisation de l'Ugtt et juge le gouvernement Chahed
Quelques semaines après son élection, le nouveau secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi annonce la couleur avec une interview fracassante au journal Assabah où il s’exprime sans vaines circonlocutions sur les questions de l’heure : le différend avec Naji Jalloul, les rapports de l’Ugtt à la politique, son évaluation de l’action du gouvernement, les négociations avec l’UTICA…
Florilège
Le différend avec Naji Jalloul
Le secteur de l’éducation vit actuellement une situation de blocage. Est-il normal qu’un ministre de l’éducation compare les enseignants à des terroristes et les accuse d’octroyer les notes moyennant des pots de vin ? Nous tenons ce qu’on trouve des alternatives pour rétablir le dialogue avec le gouvernement. Les choix sont du ressort du chef du Gouvernement devant la situation que connaît le secteur. L’intérêt de l’élève doit être au dessus de tous les tiraillements. Une alternative à Jalloul et à d’autre doit être trouvée (…)
-nous n’avons de problème avec aucun ministre.
- la réforme de l’enseignement est une œuvre de longue haleine. Elle peut prendre 30 ou 40 ans. On ne peut mener réformer l’enseignement et notamment du contenu du jour au lendemain. Le ministre veut gagner des points politiques sur le compte du peuple.
Les rapports de l’Ugtt à la politique
A Tous ceux qui s’interrogent sur le rapport de l’Ugtt à la politique et prétendent que la politique ne fait pas partie des attributions des syndicats je voudrais rappeler le Dialogue national. L’Ugtt n’y a-t-elle pas joué un rôle politique et puis le Document de Carthage n’est-il pas un document politique par excellence et l’Ugtt n’y a-t-elle pas joué un rôle politique à toutes ces étapes ?
L’évaluation de l’action du gouvernement
Ce gouvernement n’a pas de vision claire concernant les grands choix qui intéressent les Tunisiens : le secteur de lu transport est en butte à de grosses difficultés. Idem pour la santé et l’éducation. Tous ces échecs sont liés à plusieurs facteurs dont le système de gouvernement actuel qui ne permet pas à un parti de gouverner le pays. A quoi, il faut ajouter les problèmes internes de la coalition gouvernementale.
Il existe une volonté inavouée d’aller vers la privatisation de pans entiers du service public comme l’enseignement, la santé et les caisses sociales en provoquant des crises sociales en leur sein. C’est la stratégie suivie par le gouvernement et les partis pour détruire le service public. Aujourd’hui , ils s’emploient, à l’instigation des institutions financières internationales,à imposer le fait accompli au peuple, pratiquer la fuite en avant et tourner le dos à leurs engagements antérieurs pour ouvrir la voie au libéralisme sauvage, à travers le recours inconsidéré à l’endettement extérieur alors que les solutions inclusives existent.
Les négociations avec l’Utica
Nous avons eu une série de réunions avec la présidente de l’Utica qui n’ont pas permis malheureusement d’aplanir les divergences. Si cette situation perdure, nous réunirons nos structures et nous prendrons les mesures appropriées pur défendre les droits des travailleurs.