Les questions brûlantes posées par les Allemands à Youssef Chahed
Berlin – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. «Quel bilan faites-vous de l’alliance Nidaa-Ennahdha ? ». « L’Islam politique a-t-il un avenir en Tunisie ? ». «Comment pourriez-vous garantir que les filières de l'enseignement, dès le pré-scolaire, ne soient pas sous l'emprise idéologique?». « Vous vous apprêtez à organiser des élections municipales en Tunisie. Avez-vous réuni les conditions politiques pour leur réussite et les ressources budgétaires suffisantes pour que les nouveaux élus puissent réaliser les projets municipaux urgents ? ». « Pourquoi le FMI est-il si sévère à votre égard ? ». En conférence-débat, mardi après-midi au siège de la Fondation Konrad Adenauer, le chef du Gouvernement, Youssef Chahed a dû faire face à un feu nourri de questions directes. Le ton est courtois et feutré, mais les interrogations portent sur l’essentiel. Un ancien ambassadeur d’Allemagne à Tunis, avant la révolution, un dirigeant du Cabinet EY, un parlementaire et des chercheurs voulaient recevoir de la bouche du chef du gouvernement des réponses crédibles.
A l’aise dans cet exercice (en anglais), Youssef Chahed essayera d'être le plus franc possible. « La situation en Tunisie au lendemain des élections de 2014, nous imposait un grand défi de stabilisation et d’entente, dit-il. Nous avons trouvé la voie pour travailler ensemble et nous rassembler dans un camp démocratique. Cela nous a donné des facteurs de stabilité. Aujourd’hui, nous voulons renforcer ce processus et le sécuriser pour qu’il puisse être plus utile à l’avenir. » Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Zied Ladhari, par ailleurs secrétaire général d’Ennahdha, qui accompagne le chef du gouvernement en Allemagne, ne pouvait qu'y acquiescer.
Pour les municipales, Chahed saluera l’expérience allemande en matière de gouvernance locale et dira que cette expérience sera utile à la Tunisie. « Plus encore, soulignera-t-il, la coopération décentralisée entre les régions et les municipalités des deux pays sera déterminante. Nous comptons sur vous. »
Quant au FMI, le chef du gouvernement regrettera que seuls les chiffres sont pris en considération et non les contraintes et pourtant, que d’avancées.
Ce n’est là qu’un premier round. Un autre feu roulant de questions attend le chef du gouvernement au dîner-débat, mardi soir, avec les hommes d’affaires.
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