Marzouk, Belhaj et Riahi veulent créer un front centriste : ils n'ont pas de programme, mais de l'ambition à revendre
Depuis qu’ils ont acquis la conviction que Nidaa Tounès ne pouvait plus être sauvé, nos hommes politiques ont été pris d’une boulimie de tentatives unitaires, officiellement pour rééquilibrer le rapport de forces avec Ennahdha, car le risque d'émergence d'un parti dominant comme sous la défunte troika est devenu patent. La dernière tentative en date étant celle qui réunit notamment, Machrou3 Tounes, l'UPL et les «les amis de Ridha Belhaj» qui envisagent de créer un front politique centriste.
Cette énième initiative réussira-t-elle là où toutes les autres avaient lamentablement échoué ? On a l'habitude de dire que les accords les plus solides se font entre les arrières-pensées. Est-ce le cas aujourd'hui ? Ils n'ont pas de programme, mais de l'ambition à revendre. Il en faut plus pour réussir un parti. C'est le mal qui a emporté Nidaa. Quand on sait que les principaux acteurs de ce Front s'appellent Marzouk Riahi ou Belhaj qui peuvent avoir toutes les qualités sauf celle de la modestie, on ne peut qu'être dubitatifs quant à leurs chances de succés. Comme les autres tentatives, on a assisté à un départ en trombe, mais on finira tôt ou tard par s'engluer dans des discussions sans fin. Pour paraphraser Boileau, ils vont se hâter lentement, remettre vingt fois sur le métier leur ouvrage, le polisser et le repolisser pour finalement se heurter à un mur infranchissable : leurs ambitions.