Le retour des terroristes : quand l'UGTT descend dans l'arène
«Les incitations au voyage de jeunes tunisiens et tunisiennes vers les foyers de tension en Libye, Irak et Syrie auront été l’un des plus grands crimes de masse commis en Tunisie au cours de cette décennie, car cette entreprise a non seulement jeté des milliers de jeunes dans des conflits meurtriers, les poussant à commettre des meurtres abominables et à en faire des de dangereux criminels de guerre». Dès les premières lignes du communiqué de l'UGTT , le ton est donné. Outre sa vocation sociale, la centrale ouvrière se pose ici en parti politique. De fait, qui d'autre peut se permettre de s'exprimer sur un dossier aussi sensible que le retour des terroristes sans s'embarrasser de circonlocutions. On sait qui a encouragé les voyages de Tunisiens, surtout en Syrie, qui a organisé la conférence des amis de la Syrie, qui a prononcé cette phrase « tout Tunisien a le droit de rentrer dans son pays», qui a fait de ces jeunes pour la plupart , à peine sortis de l'adolescence, des assassins, des brutes déhumanisées. C'est bien de les dire aussi crûment, puisque personne n'a eu le courage jusque-là de le dire.
On peut reprocher à la centrale beaucoup de choses, notamment sa propension à marcher sur les platesbandes des politiciens. Mais a-t-on le droit de faire la fine bouche quand quelqu'un exprime tout haut ce que la plupart des partis pense tout bas.