Il court, comme toujours, en très haut débit, depuis qu’il avait présidé aux destinées des Tics dans le gouvernement Habib Essid. Libéré de ses fonctions ministérielles, Noomane Fehri retrouve avec un plaisir affiché son activisme au sein de la société civile. Comme il renoue avec Londres, où il avait longtemps résidé et officié à la tête de la section british de l’Atuge. Fehri était jusqu’à lundi dernier à Londres à l’invitation de nombre de think tanks qui souhaitaient recueillir son témoignage d’ancien ministre et sa la lecture de la situation en Tunisie. Il n’y a pas d’ailleurs que les Anglais qui le sollicitent à ce même propos. Les Américains aussi. Et voilà donc Noomane Fehri à Washington DC, depuis mardi, avec un emploi de temps bien chargé.
Toutes ses interventions se terminent par un vif plaidoyer en faveur de la conférence sur l’Investissement qui se tiendra fin novembre prochain à Tunis. Mais aussi un appel pressant à soutenir les Tics, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes dans des secteurs à haute valeur ajoutée technologique.
L’ancien ministre Fehri a en effet pris une nouvelle casquette. Il fait équipe avec la BIAT pour créer en plateforme un incubateur – accélérateur de startups. Donnant une nouvelle orientation à ses activités, il entend consacrer son temps au développement de l’écosystème entrepreneurial tunisien.
"Un engagement en faveur des jeunes"
Pourquoi ? La réponse fuse droit. « Maintenant que la stratégie digitale pour 2020 est tracée, budgétisée, inscrite dans le plan de développement quinquennal, nous dit Noomane Fehri, je suis rassuré qu’elle va être exécutée quelque soit le gouvernement. Bien sûr que la qualité de l’exécution dépendra de la qualité des gouvernements, mais je suis généralement confiant qu’il y a une vraie volonté de la poursuivre avec le même esprit. Et d’ajouter : « les startuppeurs (ou entrepreneurs du nouveau monde) commencent à émerger et il y a une dynamique phénoménale de l’écosystème. Cette dynamique doit se transformer rapidement en success stories, les outils de l’état sont nécessaires mais loin d'être suffisants ».
« Mon engagement pour les jeunes, affirme-t-il, est toujours le même. J’ai travaillé pour eux dans le secteur public, je continue mon engagement pour eux dans le privé. Le privé, surtout les grands groupes qui souhaitent contribuer à l'économie du nouveau monde doivent aussi apporter leur contribution. La BIAT s’engage au titre de sa responsabilité sociétale, avec un travail extraordinaire initié par sa Fondation. Elle s’y met encore plus pour créer le nouveau monde. »
"Il m'a séduit!"
Noomane Fehri ne s’en cache pas : « Le président de la BIAT, Ismail Mabrouk, m'a franchement séduit. Nous avons découvert que nous avions la même vision de l’avenir de la Tunisie et de l'économie nouvelle qui doit être créée pour sortir du marasme économiques. Ces jeunes startuppeurs constituent une bonne partie de la solution pour notre pays. Ce que nous allons faire sera avec et pour l'écosystème entrepreneurial au sens large. La plateforme n'est pas une action de charité, ni une activité purement commerciale, c'est plutôt une entreprise sociale ....
A Londres, Fehri a pris part à une série d’ateliers de travail avec l'écosystème, le voilà à Londres, réactivant ses réseaux, pour explorer des partenariats potentiels. Tour-à-tour, il était à StartupBotcamp (worldwilde headquarters), StartupBotcamp London iot (un accélérateur spécialisé dans l’internet des objets », Seedcamp (le premier accélérateur européen), Founders Factory, (la Rolls Roys des accélérateurs londoniens) et autres MassChallenge UK, (le plus grand accélérateur non for profit du monde).
Et, ça ne fait que commencer, promet-il.