Le projet de loi de finances sous le feu des critiques : où sont passés les partis de la coalition gouvernementale ?
Depuis la divulgation du contenu du projet de loi de Finances, le gouvernement doit faire face à un tir de barrage d'une intensité inégalée de l'opposition. Abandonné par les siens, Youssef Chahed et trois de ses ministres dont l'ancien dirigeant syndicaliste, Abid Briki se démènent comme ils peuvent, mais le rapport de forces est trop inégal. Où sont donc passés les partis de la coalition gouvernementale et en premier lieu les deux principaux partis ? Si Ennahdha s'est contentée de défendre le texte du bout des lèvres, Nidaa Tounès trop occupé apparemment par ses querelles intestines s'est muré dans un silence total comme s'il n'était pas concerné, confirmant ainsi tout le mal que les Tunisiens pensent désormais de lui. L'UTICA a rejeté la contribution supplémentaire de 7,5 % sur les bénéfices des entreprises.
Le Conseil de l'ordre des médecins a préféré temporiser. En revanche, les avocats ont littéralement descendu le projet de loi et appelé à une journée de colère le vendredi. La raison: ils n'ont pas du tout apprécié les dispositions fiscales qui les concernent. L'explication d'une avocate : nous refusons ces mesures édictés par le FMI qui veut appauvrir les classes moyennes. Le principal enseignement de ces réactions: face aux corporatismes étriqués et a la toute-puissance des syndicats, la réforme de la société tunisienne est une entreprise difficile et souvent même vouée à l'échec.