Chahed : possibilité de payer les augmentations de salaires en 2018 si...
Celui qui a dit que la société tunisienne était une addition de corporations n’était pas très éloigné de la réalité. A voir cette levée de boucliers de certaines professions qui avaient été pourtant à la pointe du combat contre l’oppression et les inégalités sociales, se rebiffer dès qu’il s’agit de défendre leurs privilèges, et cette UGTT qui souffle le chaud et le froid (Alors que son secrétaire général minimise le désaccord avec le gouvernement, ses adjoints évoquent la possibilité d’une grève générale au cas où le report à 2019 des augmentations de salaires dans le secteur public était maintenu).
Pour le moment, Youssef Chahed campe sur ses positions tout en soutenant être ouvert au dialogue. Dans une interview au quotidien Achourouk, il qualifie la situation «d’exceptionnelle» sur tous les plans. Et de citer «l’exemple de la Loi de finances complémentaire qui accuse un déficit de 3 milliards de dinars supplémentaires. Notre souci majeur, c’est l’état des finances publiques. Il y a certes des priorités, comme le problème de l’eau, la propreté, les routes, l’économie, mais nous ne pouvons rien entreprendre si nous ne sauvons pas les finances publiques. Ni nous, ni aucun autre gouvernement ne pouvons procéder de gaîté de cœur au report des augmentations des salaires et si nous le demandons, c’est parce qu’on n’a pas le choix et même nos bailleurs de fonds ne veulent plus nous financer. Quant aux crédits privés ils sont au taux de 14%. Mais, nous avons promis d’accorder ces augmentations si nous réussissons à la fin de 2017, à réaliser un taux de croissance de 3%».