L’électrochoc de Youssef Chahed : Pas de croissance, pas d’augmentation des salaires (Vidéo)
Qu’est-ce qui peut inciter Youssef Chahed à prendre ce double pari? D’un côté, convaincre l’UGTT de sursoir jusqu’à 2019 les augmentations salariales déjà contractées pour 2017? Et de l’autre, persuader l’UTICA d’accepter une contribution exceptionnelle de 7.5% sur les bénéfices des entreprises? Pour le chef du gouvernement, c’est, avec une redistribution fiscale profitant aux revenus les plus bas, un recouvrement intensif des créances de l’État, la lutte contre la fraude fiscale, et la compression des dépenses publiques, l’unique moyen de commencer à réduire le grave déséquilibre des finances publiques. Mais, aussi, d’éviter une inflation galopante et une érosion continue du pouvoir d’achat. Les augmentations salariales consenties depuis la révolution n’ont pas, justifie-t-il, profité au panier de la ménagère.
Pour Youssef Chahed, dans son interview radiotélévisée du mercredi, seule une croissance soutenue autorisera une augmentation des salaires. Tablant pour le moment sur 2% en 2017, l’objectif est d’atteindre 4% et plus. S’il est réalisé, les salaires pourraient être augmentés en 2018. En clair : pas de croissance, pas d’augmentations.
Comment pourra-t-il en convaincre l’UGTT? Le chef du gouvernement mentionne le dialogue, la franchise, la transparence des comptes de la nation qui seront exposés à la centrale syndicale. Le contexte interne de l’UGTT, à la veille de la tenue de son congrès électif, début 2017, offre-t-il la sérénité nécessaire pour accepter pareil sacrifice et y rallier les travailleurs.
L’entreprise, elle aussi, sera appelée à se faire saigner de 7.5% supplémentaires de ses bénéfices, déjà obérés par une grande crise économique. Comment le lui expliquer? Au titre des sacrifices partagés et de l’intérêt national? Il en faudrait plus pour le supporter.
Les mesures d’accompagnement et les annonces ne manquent pas dans l’interview radiotélévisée mercredi soir de Youssef Chahed. Crédits logement à des taux bonifiés, contrat Al Karama pour l’emploi de 25000 jeunes, projet de loi moralisant la vie publique, pas d’amnistie fiscale, les malfrats en prison, etc. Ou encore, des équipements d’enlèvement des ordures pour les municipalités, rénovation des routes, stations mobiles de désalinisation de l’eau, etc.
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Oui, pas de croissance pas d'augmentation salariale. La base de croissance socio-économique est l'amélioration de la productivité de l'entreprise et de la qualité de ses produits et de ses services (ainsi que les services de l'Administration). Tous les pays développés, au niveau social et économique, ont une forte productivité et une qualité satisfaisante des produits et services offerts. Actuellement, le tunisien veut augmenter son salaire tout en travaillant moins qu'avant et n'a aucun souci pour l'investissement et pour le chômeur. Le rendement du salarié tunisien est très faible, il est très en deçà des normes. Que dire alors de la productivité. C'est la dynamique de l'échec, de l'inflation, de la détérioration du pouvoir d'achat, d'augmentation du du taux de chômage et des faillites d'entreprise. Si l'UGTT continue à ignorer, par ignorance et par mauvaise foi, cette loi c'est bientôt la déroute et la faillite de la Tunisie. Dans ce cas, le gouvernement doit réagir farouchement et sans détour contre les responsables syndicaux. Pour cela, à part la transparence, le gouvernement doit faire preuve de combattre réellement la corruption ou "El fassad" .
Les fruits de la croissance iront aux riches et les autres en recoltent des miettes . En cas d'espèce les salariers supportent en totalité ou presque le fardeau alors que les deniers de l'état iront aux non patriotes et non humains qui tirent les dividendes