Quand le secrétaire d'Etat implore des squatters de terres domaniales de les rendre à l'Etat
68.000 hectares de terres fertiles : c’est le total des terres domaniales squattés au lendemain de la révolution. Mabrouk Khourchid, secrétaire d’Etat aux domaines de l’Etat et aux affaires foncières qui a révélé mardi sur Mosaïquefm ce chiffre effarent a expliqué que des citoyens ont profité du vide sécuritaire qui a suivi les évènements du 14 janvier 2011 pour s’emparer de ces terres.
Près de six ans après la révolution, des personnes continuent à exploiter indûment des terres qui ne leur appartiennent pas et en tirent des bénéfices sans être inquiétés le moins du monde. Avec un aplomb à peine croyable, certains se sont même permis de lancer sur la presse des avis de vente de la récolte de dattes sur pied. Il a fallu un contre-avis des autorités, puis une séance de travail en présence des notables de la région pour que les squatters se résolvent à rendre ces terres.Il s’agissait d’une ferme de plus d’une centaine d’hectares dans la région de Douz contenant 7000 de palmiers.
Mais le plus grave dans cette affaire, c’est l’appel à la fois pathétique et inquiétant lancé par le secrétaire d'Etat aux personnes qualifiés improprement de «citoyens» qui se sont emparés de ces terres «volontairement ou involontairement» à se présenter en vue d’une solution acceptable pour tous. «Pathétique» par son ton et les termes choisis. Pourquoi toutes ces précautions de langage ? Comment douter de leurs mobiles alors qu’il s’agit d'un squat de terres agricoles, d’un acte de brigandage caractérisé? «Inquiétant» parce il donne la mesure de l’état de délitement de l’Etat. Celui-ci n’est même plus capable de récupérer ses biens. Que dire alors de ceux du simple citoyen.
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