Le recours à une « fatwa »
En écoutant la mise au point de monsieur Essid, aujourd’hui 29 août 2016, lors de la cérémonie de la passation, je tire la conclusion que ce chef de Gouvernement honnête sérieux et compétent a fait ce qu’il pouvait compte tenu du lourd héritage et de l’environnement qui a caractérisé son action.
Si on ne visait que l’intérêt national, ne pouvait-on pas demander à Essid de remanier son staff et d’apporter des correctifs à sa politique tout en le laissant continuer à mener les affaires du pays ?
A quoi bon toute cette acrobatie politique qu’a vécue le pays depuis le 2 juin date de l’initiative de BCE ?
Une initiative qui a débouché sur l’accord de Carthage et qui ne contient que des principes généraux alors qu’il aurait fallu se reporter au projet de Plan de développement soigneusement préparé et sur un Gouvernement dont ne fait pas partie tous les partis mais qu’on persiste à qualifier de GUN.
Essid était contre l’initiative de BCE. Essid conseille de ne plus refaire cette erreur, et d’un ton ironique, il demande de ne pas recourir demain à une « fatwa » pour justifier un nouveau changement de gouvernement.
Il a préparé un bon nombre de textes de loi et remis à son successeur trois documents dont l’esquisse d’un Plan de développement. Tout est fait ou presque. C’est pourquoi Il conseille à son jeune ministre de bâtir à partir de ce qui a été fait. En fait, Essid n’a été appelé que pour déblayer le terrain pour que le jeune ministre soit son successeur. L’histoire nous le dira.
Je ressens la profonde amertume de cet homme malgré le sourire qui a émaillé sa longue intervention.
Maintenant, les jeux sont faits et nous ne pouvons que souhaiter plein succès à la nouvelle équipe. Il y va de notre intérêt. Nous nous devons de la soutenir.
Mais, Il n’est pas exclu que Monsieur Essid revienne, un jour, au Pouvoir, cette fois, à la tête de la Présidence de la République, car il le mérite amplement.
Mokhtar el khlifi