News - 07.08.2016
Youssef Chahed, Le Petit Prince, Le Prince
Par Mohamed Nafti – « Le Petit Prince », œuvre d’Antoine de Saint Exupéry, est un conte philosophique sous l’apparence d’un conte de fée. C’est aussi un conte poétique qui invite à rêver. « Le Prince », œuvre célèbre de Nicolas Machiavel est un traité incontournable sur le pragmatisme politique et dans lequel on pourrait découvrir les fruits d’une réflexion sur les conditions réelles de la liberté.
Evoquer les contes du "Petit Prince" est de nature à convier notre jeunesse à ne pas perdre l’espoir et de croire au futur proche de notre pays. Après avoir vécu une période de vache maigre qui a duré près de six ans, le moment est venu pour notre chère patrie de renaitre de ses cendres. Lire Machiavel avec attention, incite le politicien à créer des conditions où il faut œuvrer pour défendre l’Etat, protéger le peuple et le persuader de croire en une renaissance de notre printemps tunisien.
La Tunisie, comme l’avion de Saint Exupéry est en panne dans le désert du Sahara. Notre jeunesse commence à perdre patience. Depuis la révolution en 2011, et à chaque nouveau gouvernement mis en place, elle a toujours adressé un souhait, le même souhait. Notre jeunesse voudrait qu’on lui affiche les contours d’un espoir. Notre population entière demande par grâce aux nouveaux dirigeants de leur dessiner un mouton comme le mouton du "Petit Prince". En 2012, la Troika a dessiné un mouton malade que la population n’a pas accepté. En 2014, les Technos de Mehdi Jomaa ont représenté un bélier que le peuple a refusé. En 2015, le Gouvernement de Habib Essid a accouché d’un vieux mouton. Mais Le peuple voulait un mouton qui vivra longtemps. Et voilà le temps venu pour dessiner cette caisse qui renferme le mouton voulu par les tunisiens. M. Youssef Chahed ! la caisse que vous allez reproduire et qui renferme le programme de votre gouvernement est redevable à cette jeunesse d’un espoir qu’il a longtemps porté et qu’il va vous confier.
La Tunisie de la jeunesse, de l’avenir et de l’espoir est ravie de voir les aurores boréales défiler dans les cieux de notre pays. Ces fils lumineux qui se détachent à l’aube pour éclairer un ciel terni par une situation sombre dans laquelle la lumière du jour a refusé d’apparaitre depuis l’avènement de la révolution menée par notre jeunesse. Enfin, l’espoir renait, et voilà le moment venu pour entamer une nouvelle administration légitime du pays. Le chef du gouvernement désigné est fils légitime de la révolution de janvier 2011. Il a toutes les chances pour réussir avec une équipe jeune qui regarde vers l’avenir et qui nourrit l’espoir. Une équipe qui enterre le passé et les vieilles méthodes pour mener la navette de la patrie vers les cieux. Le peuple entier sera avec cette équipe de jeunes et lui souhaitera tout le succès. On n’hésitera pas de leur fournir le soutien moral nécessaire et on leur prodiguera les conseils utiles pour leur faciliter le travail. Dans ce dernier domaine rien ne vaut une lecture du "Prince" pour se ressourcer dans la philosophie politique.
En ce moment, le chef du gouvernement serait en train de choisir ses collaborateurs et toute l’équipe sera présentée au Parlement (ARP) pour voter sa confiance. Mais, "Le Prince" nous rappelle que «c’est d’abord par les personnes qui l’entourent (ministres, secrétaires d’état et conseillers) que l’on juge de la capacité du chef». Le chef et ses collaborateurs ou ce qui est connu comme le système de Commandement et de Contrôle (C2), en d’autres termes la tête du système de gouvernement est la pierre angulaire de l’administration. Ce sont les hommes de M. Chahed qui vont mener la barque et non les partis. Les hommes sont de trois sortes « ceux qui comprennent par eux-mêmes, ceux qui comprennent lorsqu’on leur démontre et ceux qui ne comprennent ni par eux-mêmes ni par le secours d’autres ». Dans ce cas, M. Chahed n’aura qu’à choisir dans la première catégorie.
Le premier souci d’un chef politique est de défendre le pays et ses intérêts. «Aucun pays n’est en sureté s’il n’a des forces qui lui sont propres : les citoyens. Toutes les autres sont mercenaires et ne sont que source de ruine de l’Etat. Si le pays est défendu par ses citoyens, il ne doit pas craindre d’être attaqué ». La Tunisie aux tunisiens. La patrie est au dessus de tous les partis. Et tout parti qui prête allégeance à une organisation, idéologie ou alliance étrangère est considéré un étranger voire ennemi de la Tunisie et ne devrait pas faire partie du gouvernement.
Le chef du gouvernement décide. Son état major (les conseillers et les secrétaires) réfléchissent pour lui et lui recommandent des choix. Il doit avoir du courage pour prendre les décisions mêmes si elles sont parfois douloureuses. Il doit être animé de «grandeur, courage, de la gravité et de la fermeté ; celui qui a donné de lui cette idée est très considéré ».
Enfin, un dernier précepte pour un chef de gouvernement bien avisé «il ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible et que les raisons qui l’ont déterminé à promettre n’existent plus ». La règle est de ne pas trop promettre.
"Le Petit Prince" rêve de peu de choses. Il souhaite qu’on lui dessine un espoir. Manger à sa faim, travailler pour récupérer sa dignité et être respecté par ses élus et ses politiciens. D’autre part, gagner la sympathie du peuple, éviter d’être méprisé et haï c’est aussi le rêve du Prince. En avant toute !
Soutenons de toutes nos forces le jeune chef du gouvernement Youssef Chahed et son équipe.
Et que Dieu bénisse notre chère Tunisie.
Mohamed NAFTI
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