La désignation de Youssef Chahed : le wait and see de l'UGTT
« Qui ne dit mot consent ». Peut-on interpréter le silence observé par l’UGTT, l’UTICA et l’UTAP comme un appui à la désignation de Youssef Chahed ? Ce serait sans doute aller vite en besogne. L’attitude des deux dernières organisations était prévisible. Elles ne se sont jamais aventurées dans le champ politique. Ce n’est pas le cas de l’UGTT qui se considère comme « une organisation nationale pas comme les autres » en référence à sa contribution à la libération du pays. Depuis la révolution, son poids s’est considérablement accru à telle enseigne que rien rien ne peut se faire sans son accord. Lorsque Béji Caïd Essebsi a avancé pour la première fois le nom de Youssef Chahed, on avait attendu une réaction de sa part. Elle n’est pas venue. Nous avons l'explication : à plusieurs reprises, depuis le lancement de l'initiative présidentielle, l’UGTT, avait fait savoir qu'elle n'était pas intéressée par une participation au gouvernement, ni par le nom du nouveau chef de Gouvernement. En revanche, elle tenait à faire entendre sa voix sur le programme du prochain cabinet, d'où sa participation active à l'élaboration du « Document de Carthage », véritable feuille de route pour le prochain gouvernement. Aujourd'hui, elle observe un wait and see en attendant la désignation du ministre des affaires sociales où elle aura son mot à dire et surtout, l'entrée en fonction du gouvernement.