Estimations à la baisse de la croissance en Tunisie : 1.8% en 2016 et une inflation à 3.7%
La Banque centrale de Tunisie a revu à la baisse ses prévisions de taux de croissance pour 2016 et 2017 : 1,8% et 3% contre 2% et 3,5% estimés en avril. Quant à l’inflation, elle devrait atteindre 4,3% au mois de septembre, 3,7% en moyenne pour toute l’année 2016 avant de passer à 4,5% en 2017. Dans une note d’analyse des évolutions monétaires et conjoncturelles et perspectives à moyen terme, elle souligne l’aggravation du déficit budgétaire au cours des cinq premiers mois de l’année 2016, par rapport à la même période de l’année précédente (1.823 MDT contre 126 MDT), ainsi que la poursuite du creusement du déficit courant (5,1% du PIB en juin 2016), en dépit d’une amélioration du solde commercial et des termes de l’échange. La BCT relève de fortes pressions sur le taux de change du dinar par rapport aux principales monnaies internationales, ce qui a impacté les réserves de change d’une perte de plus de quinze jours d’importations par rapport à leur niveau de fin 2015.
Aperçu général
- Au 1er trimestre 2016, la croissance du PIB, aux prix constants de 2010, s’est établie à 0,5% en variation trimestrielle, soit 1% en glissement annuel (0,4% et 1% aux prix de l’année précédente). Les indicateurs conjoncturels disponibles pour le deuxième trimestre laissent entrevoir une poursuite de la dynamique positive de l’activité quoiqu’à un rythme plus lent.
- Comme prévu dans notre précédente analyse conjoncturelle du mois d’avril, l’inflation a poursuivi en juin son trend haussier pour le troisième mois consécutif, atteignant 3,9%, contre un plus bas de 3,3% en février. En revanche, les différentes mesures de l’inflation sous-jacente se sont inscrites, jusque-là sur une tendance baissière.
- Aggravation du déficit budgétaire au cours des cinq premiers mois de l’année 2016, par rapport à la même période de l’année précédente (1.823 MDT contre 126 MDT) à cause de l’accélération des dépenses hors principal de la dette à un rythme plus élevé que celui des recettes propres.
- Poursuite du creusement du déficit courant (5,1% du PIB en juin 2016), en dépit d’une amélioration du solde commercial et des termes de l’échange.
- Progression sensible de la monnaie (M3) sur fond d’une consolidation des crédits à l’économie et de l’intensification de l’endettement de l’Etat auprès du système financier.
- Accentuation des besoins de liquidité des banques dans le sillage de la détérioration du déficit courant et des retraits de cash par le public à l’occasion de la concomitance du mois de Ramadan et de la saison estivale, ce qui a engendré une hausse du volume global de refinancement de la Banque centrale.
- Fortes pressions sur le taux de change du dinar par rapport aux principales monnaies internationales, notamment le dollar et l’euro au cours des trois derniers mois. Les réserves de change ont du coup perdu plus de quinze jours d’importations par rapport à leur niveau de fin 2015.
- La croissance attendue pour le second trimestre demeurerait positive avec un taux proche de +0,3% en variation trimestrielle (+1,8% en G.A.). Pour l’ensemble de l’année, les récentes prévisions de la BCT ont revu à la baisse les taux de croissance pour 2016 et 2017 : 1,8% et 3% contre 2% et 3,5% estimés en avril. Quant à l’inflation, elle devrait atteindre 4,3% au mois de septembre, 3,7% en moyenne pour toute l’année 2016 avant de passer à 4,5% en 2017.