Après l'IPEST, l'Ecole polytechnique, et Esprit, Mohamed Jaoua lance ESB School of Business
Si Mohamed, vous avez fondé l’IPEST et l’Ecole Polytechnique de Tunisie et vous êtes l’un trois des fondateurs d’Esprit. Quelles sont les raisons qui vous poussent aujourd’hui, après une expérience de plusieurs années à l’international, notamment en qualité de vice-président de l’université française d’Egypte, à créer une école de business ?
Une de plus pourrait-on dire, dans un paysage déjà très encombré ….
Justement, parce que ce n’est pas une école de plus. Notre « School of Business» s’inscrira résolument dans le croisement des compétences managériales et numériques avec les bases nécessaires au niveau des soft skills, pour aider nos entreprises, institutions financières et administration à assurer leur transition digitale. Comme pour toutes les disciplines, le numérique a fait irruption dans chacune des sphères du management. Le manager de demain devra en maîtriser les outils ou ne sera pas. ESB School of Businesss’appuiera à cet égard sur un partenariat fort avec Esprit, la première école d’ingénieurs du numérique du pays, pour offrir ces formations porteuses d’avenir.
Leaders : S’agira-t-il donc d’un prolongement d’Esprit?
C’est une école juridiquement et économiquement indépendante d’Esprit, ce qui ne l’empêche pasd’enpartager la philosophie et les valeurs : obéissanceaux standards de qualité internationaux, ouverture maximale sur les entreprises et leurs besoins, ouverture internationale, maîtrise des langues et des outils de communication, inclusion sociale, pédagogie active qui place l’étudiant au centre du processus d’apprentissage, personnel enseignant permanent pour l’encadrer, développement des personnalitésà travers les activités associatives, etc. Il nous a semblé qu’il y avait un manquedu côté management dans ce jardin-là, que nous nous efforçons de contribuer à combler.
Pourtant, vous n’êtes pas très présents sur la scène médiatique pour communiquer en direction des étudiants. Prévoyez-vous de démarrer à la rentrée 2016 ?
Nous avons tout fait dans cette perspective. Conformément à la loi, notre société anonyme au capital de 2M de Dinars a été créée. Nous avons mis au point les programmes de formation, loué des bâtiments, convaincu des entreprises de nous suivre dans l’aventure pour accueillir nos futurs étudiants en stages, recruté plus d’une quinzaine d’enseignants permanents, et notre dossier de demande d’agrément est déposéau Ministère depuis le 25 Mars. Nous étions censés avoir une réponse à la fin du mois de Mai, mais rien n’est venu jusqu’à ce jour, en raison semble-t-il d’un dysfonctionnement des commissions sectorielles du Ministère. Je saisis cette occasion pour en appeler à Mr le Ministre de l’Enseignement Supérieur afin qu’il prenne les dispositions nécessairespourfaire accélérer la procédure. Car nous ne comprendrions pas que des projets citoyens,obéissant à toutes les obligations légales et académiques édictées par l’Administration,se trouvent compromis en raison d’une absence de réponse qui s’apparenterait de factoà une décision de rejet sans la moindre justification. Car le facteur temps – essentiel pour tout projet – est également crucial pour notre business school. Nous sommes à moins de deux mois de larentrée, etnous devons dès à présent la préparer convenablement pour être à la hauteur des attentes que nous suscitons auprès des jeunes et de nos entreprises partenaires.
Vous suscitez donc déjà des attentes?
Des dizaines de bacheliers et de licenciés viennent vers nous chaque jour, alors même que – par respect des institutions et des procédures – nous n’avons encore publié aucun appel à candidature, ni diffusé aucune information. La confiance à notre égard dont leur attitude témoigne nous honore, et nous ne demandons qu’à répondre à leur attente.Et par là-même, ce qui est le plus important,à répondre aux besoins de nos entreprises et de notre pays en managers d’un nouveau type, capables de relever les défis de la nouvelle étape qui s’ouvre devant nous. Pour nous donner les moyens de réussir notre transition économiquecommenous avons réussi notre transition politique.