Pourquoi l'UGTT a refusé la trêve sociale
Comme prévu, l’UGTT a rejeté la proposition de la présidence de la République d’une trêve sociale de deux ans. Dans une interview à Assabahnews, le secrétaire général-adjoint de la centrale ouvrière, Sami Tahri s’explique sur ce refus : il réfute d’abord tout lien de causalité entre la situation sociale et la crise économique. Ainsi, la baisse du nombre des grèves (-86%) depuis le début de l’année n’a pas empêché la dégradation de la situation économique, ni la chute du dinar. Selon lui la principale cause de la crise, c’est l’instabilité politique, les mauvais choix économiques, le surendettement et la montée de la corruption, autant d’éléments qui font fuir selon lui les investissements et nous font perdre des points dans la réalisation du progrès souhaité. il ne peut y avoir de stabilité sociale que sous certaines conditions, notamment l’institutionnalisation du dialogue social qui permet de résoudre les différends et les conflits sociaux, l’application de la loi, consacrer le travail « convenable » (salaires, conditions de travail, conflits sociaux, respect du droit syndical) et la criminalisation du non paiement des cotisations sociales, des salaires et de l’atteinte au droit syndical.