Viol d'enfants tunisiens par un Français : le ministre de la justice ordonne (enfin) l'ouverture d'une information judiciaire
Le ministre de la Justice a ordonné au ministère public près le Tribunal de première instance de Sousse, l’ouverture d’une information judiciaire sur le viol de 41 enfants tunisiens par un Français entre 2002 et 2011. Dans un communiqué rendu public mardi, le département de la Justice a jugé indispensable d’émettre une commission rogatoire française dans l’objectif de rendre justice aux ayants droit.
Une décision bien tardive, mais qui met fin au silence insupportable des autorités observé jusque-là, face à cette affaire hors du commun. La députée du groupe parlementaire d'Al-Horra Bochra Belhadj Hamida avait demandé, la veille, la tenue d'une séance de questions orales au ministre de la Justice et à la ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance.
La Cour d’assises des Yvelines dans la région parisienne avait condamné jeudi dernier l’auteur de ces actes ignominieux, Thierry Durantière, un Français de 52 ans, à 16 ans de prison.
C'est le FBI, la police fédérale américaine, qui avait repéré l'accusé, en interceptant sur internet en 2011 des dizaines d'images le montrant abusant de jeunes garçons. La police française l'avait interpellé en mai 2012. Il avait fait 21 séjours au Sri Lanka, après le tsunami de 2004, pour le compte de deux associations ou des vacances, ainsi que des séjours en Tunisie et en Egypte. Seul le Sri Lanka avait jusque-là coopéré avec la justice française, permettant de mettre un nom sur le visage de neuf enfants.
Dans les disques durs saisis chez lui, les enquêteurs ont recensé des milliers de photographies et des centaines de vidéos le mettant en scène avec des mineurs.